A la veille du départ du Tour de France, l'affaire Jalabert n'en finit pas de rebondir. Après les révélations du journal "L'Equipe" sur le supposé dopage du champion cycliste français durant la grande boucle de 1998, Laurent Jalabert a dû renoncer à toutes ses collaborations avec les médias. Exit donc, le commentaire des étapes du Tour de France aux côtés de Thierry Adam sur France Télévisions. Oubliée aussi, son émission quotidienne de décryptage sur RTL, "Le Club Jalabert". L'ancien coureur cycliste voulait ainsi se donner du temps pour "faire la clarté sur la réalité des accusations qui pèsent sur lui".
Mais cette affaire sportive prend maintenant une dimension médiatique nouvelle. Selon L'Express, les révélations de "L'Equipe" n'ont pas du tout plu à son propriétaire, le groupe Amaury... par ailleurs organisateur du Tour par le biais de sa filiale, ASO. Selon notre confrère, une vive altercation aurait ainsi opposé le directeur de "L'Equipe", François Morinière, et la présidente du groupe Amaury, Marie-Odile Amaury. Cette dernière aurait ainsi vivement reproché au patron du journal d'avoir révélé cette affaire quelques jours seulement avant le début de la centième édition du Tour de France.
Ce conflit d'intérêts entre "L'Equipe" et son actionnaire n'est pas nouveau. Premier quotidien sportif de France, le journal est depuis longtemps dans une position délicate puisqu'outre le Tour de France, son propriétaire est présent dans l'organisation d'autres évènements sportifs majeurs comme le Dakar ou l'Open de France de golf.
En outre, le conflit actuel entre la filiale et son actionnaire intervient dans un contexte particulièrement tendu. Avec des ventes en baisse depuis plusieurs années, "L'Equipe" traverse actuellement d'importantes difficultés financières. Le journal a ainsi dû engager en début d'année un plan de départs volontaires touchant 46 salariés sur les près de 500 collaborateurs qu'emploie le titre de presse.