Un nouveau témoignage accuse Nicolas Hulot de violence sexuelle. Hier soir, "Envoyé spécial" sur France 2 a recueilli la parole de plusieurs femmes accusant l'ex-animateur d'agression sexuelle et de viol. Dans la foulée, le site franceinfo: a publié une lettre de l'animatrice Maureen Dor, envoyée à la rédaction du magazine de France 2.
Dans cette missive, l'ex-chroniqueuse des émissions de Laurent Ruquier sur Europe 1 et France 2 assure que Nicolas Hulot lui aurait "sauté dessus" et aurait "tenté de l'embrasser" contre son gré lorsqu'elle avait 18 ans. Les faits se seraient dérouler en 1989 à Bruxelles, dans la chambre d'hôtel de celui qui est alors l'animateur vedette d'"Ushuaïa" sur TF1. Maureen Dor raconte avoir écrit à l'époque une lettre à Nicolas Hulot pour lui signifier qu'elle avait "adoré" son livre, "Les chemins de traverse", paru en 1989. "Dans cette lettre, je lui disais aussi que j'étais Bruxelloise et que je me ferais un plaisir de lui faire visiter ma ville si un jour il y venait. Je lui laissais aussi mon numéro de téléphone puisque nous étions 'collègues de télévision'", précise celle qui travaillait alors à la télévision belge.
Contactée par l'animateur lors de l'une de ses venues à Bruxelles, Maureen Dor aurait d'abord bu un verre avec ce dernier au bar de son hôtel. "Au bout d'un quart d'heure, il me dit que des journalistes doivent venir l'interviewer et il me propose de l'accompagner dans sa chambre pour les attendre", relate-t-elle. "Je dis oui, évidemment ! Je n'ai jamais vu les chambres de ce grand hôtel – je n'ai même jamais été dans un établissement comme celui-là – et je suis flattée qu'il me le propose", explique l'animatrice.
"Je l'accompagne donc et, aussitôt dans la chambre, le voilà qui me saute dessus et tente de m'embrasser. Je le repousse, étonnée et effrayée, en lui faisant cette remarque si naïve : 'Mais vous avez une femme !' et lui de me répondre que cela n'a rien à voir et que je serai une 'parenthèse'", raconte-t-elle. Après avoir quitté la chambre, Maureen Dor explique avoir cependant accepté de dîner avec l'animateur. "Malgré ce qu'il venait de se passer, j'ai tout de même voulu aller dîner avec lui, fascinée par le bonhomme. Voilà, c'est là où j'ai l'impression de ne pas avoir été claire avec moi-même", commente-t-elle.
"Je suis sincèrement désolée pour la fille de monsieur Hulot qui va découvrir que son père n'est pas le héros ou l'homme intègre qu'elle était en droit d'espérer mais je suis encore plus désolée pour toutes les femmes qui l'ont appris dans la douleur et à leur corps défendant (c'est le cas de le dire !). Entre elle et elles, j'ai choisi elles. Parce qu'elles, c'est aussi moi. Et ça, j'ai mis très longtemps à m'en rendre compte", écrit Maureen Dor à la fin de sa lettre. Et d'ajouter : "Aucune femme qui témoigne à visage découvert ou anonymement ne le fait facilement et de gaité de coeur. Mais certaines douleurs enfouies doivent sortir pour faire place à de nouvelles émotions qui, elles, ne feront pas mal".
Les faits décrits par l'animatrice remontent à 1989 et sont donc prescrits. Présumé innocent, Nicolas Hulot a s'est défendu sur BFMTV et dans "Envoyé spécial" sur France 2. Sur la chaîne info mercredi, il a qualifié les accusations le visant d'"affirmations purement mensongères". "Je veux dire que ni de près ni de loin, je n'ai commis ces actes", s'est-il défendu au micro de Bruce Toussaint, dénonçant sur France 2 "un procès médiatique (...) fait à l'avance". "Je n'ai même pas envie de me défendre, ça ne m'intéresse plus. De toute façon, la parole des gens mis en cause aujourd'hui, elle est de fait dénaturée et suspecte", a-t-il ajouté dans un échange avec Elise Lucet.
Sur BFMTV, l'ex-ministre de la Transition écologique a par ailleurs annoncé se retirer "définitivement la vie publique". "Je suis écoeuré, je vais vivre pour ma famille, mes amis, je quitte mon engagement, je ne m'exprimerai plus. Je ne me reconnais plus dans cette société", avait-il affirmé.