Toujours à court d'argent frais, l'Etat cherche désespérément à vendre ses "bijoux de famille". D'après Les Echos, il aurait récemment déniché une nouvelle pépite : les fréquences télé destinées à la TNT. A en croire le quotidien économique, l'Elysée aurait ainsi donné son feu vert à une vente dont elle espère tirer 3 milliards d'euros. Ces fréquences ne seraient pas vendues aux chaînes de télévision mais aux opérateurs de téléphonie mobile. L'argument des autorités pour justifier une telle transaction est simple : avec l'arrivée de la 4G et l'explosion de la consommation de vidéos sur les mobiles, les opérateurs ont besoin de toujours plus de débit que ces nouvelles fréquences devraient pouvoir leur offrir.
Mais cette analyse est loin de faire l'unanimité. Certains professionnels s'inquiètent des conséquences d'une telle vente pour la télévision. Les fréquences prochainement cédées devaient en effet permettre aux chaînes de passer toutes progressivement à une diffusion en haute définition, puis, dans les années à venir, en ultra haute définition. A en croire une source proche du dossier citée par notre confrère, "cette décision signifie purement et simplement que la haute définition ne pourra pas être généralisée à l'ensemble des chaînes et que l'ultra haute définition, l'étape d'après, ne pourra jamais être lancée".
Même les opérateurs de téléphonie mobile, bénéficiaires supposés de l'opération, ne semblent que modérément satisfaits de cette annonce, à en croire Le Monde. Car cette décision n'interviendrait pas au bon moment, leurs trésoreries respectives ayant été attaquées ces derniers mois par deux évènements majeurs.
Les achats passés de fréquences tout d'abord. En 2011, les opérateurs ont tous dû en acquérir de nouvelles pour un montant estimé entre 600 millions et 1 milliard d'euros. L'arrivée tonitruante de Free ensuite. Les offres low cost lancées par Xavier Niel en 2012 ont forcé les opérateurs historiques (Orange, SFR, Bouygues Telecom) à s'aligner et à rogner leurs marges. Ce manque de cash ne devrait cependant pas les empêcher de sauter sur l'occasion. Les négociations seraient déjà engagées avec Bercy et l'Etat, pressé de conclure le deal, serait même prêt à leur accorder des délais de paiement pour une vente dès 2016.