Séance de rattrapage. A J-1 de la grande conférence de presse depuis l'Elysée, François Hollande sait qu'il n'a plus le droit à l'erreur. Généralement à son aise face aux journalistes, le Président ne risque pas de commettre les mêmes dérapages que son prédécesseur et son fameux "avec Carla, c'est du sérieux". Ainsi, la préparation a été studieuse, comme l'attestent les confidences du président au Nouvel Obs et à Marianne la semaine dernière pour, entre autres, déminer le dossier épineux du "possible" départ des ministres verts. Ou comment se jouer du "off" avant d'affronter plus de 400 journalistes.
Mais Hollande est-il aussi serein qu'il en a l'air ? A l'heure où médias et opposition se déchaînent contre les couacs gouvernementaux, le cabinet de communication du Président est sur le pied de guerre et recrute. Selon L'Express.fr, Claude Sérillon "pourrait se voir confier une mission à l'Elysée". Indice : l'ex-animateur du 20 Heures de France 2, qui était aux côtés du vainqueur le soir du second tour, a quitté l'émission "Vivement Dimanche" en septembre pour se consacrer à "de nouveaux projets personnels". Autre recrutement depuis fin octobre, Bernard Candiard, à la communication du palais.
Soigner la com' de l'action du gouvernement semble désormais comme une évidence qui s'impose à l'exécutif. La preuve : François Hollande a lui-même signé une dizaine des premiers contrats d'avenir à Chelles (Seine-et-Marne) jeudi 8 novembre face à la presse. Le président adoube ainsi une campagne de communication qui coûtera deux millions d'euros dans la presse, la radio et sur internet. L'exercice est inédit et remarquable. "Pour nous, la com, c'est un gros mot", rappelle une source du gouvernement au Parisien/Aujourd'hui en France. C'est en train de changer. Chaque soir, les ministres et élus reçoivent désormais une note, baptisée "L'Essentiel", censée reprendre les arguments à distiller dans les médias. Les fameux "éléments de langage" tant décriés par la gauche sous Nicolas Sarkozy.