Il aura fallu trois ans à la cour d'appel de Versailles pour lui donner raison. Sophie Tissier, l'intermittente du spectacle qui était intervenue en direct dans "Touche pas à mon poste" en juin 2013 pour dénoncer une baisse de son salaire, a gagné son procès contre D8. Après un jugement défavorable en première instance, la chaîne a été condamnée en appel à lui verser 138.000 euros de rappel de salaires et d'indemnités pour "abus de contrats précaires" et "licenciement sans cause réelle ni sérieuse". On ne sait pas encore si la chaîne D8 qui appartient au groupe Canal+ compte se pourvoir en cassation.
"Le plus important pour moi, c'est qu'ils ont légitimé mon action à l'antenne, ils ont dit que j'avais bien fait de prendre la parole au nom de tous les intermittents", explique Sophie Tissier dans la vidéo ci-dessus où elle explique son combat depuis trois ans. Elle en profite pour relier cette décision de justice à l'actualité politique et sociale, avec le débat sur la très contestée loi Travail de Myriam El-Khomri. "Avec cette loi, je gagne deux fois moins d'indemnités aux prud'hommes. C'est important de se mobiliser contre cette loi", explique-t-elle.
"Je tiens à dire que beaucoup d'intermittents de D8 sont en difficultés car on nous impose une baisse de salaire, avait-elle dénoncé en direct à l'antenne en juin 2013. J'adore travailler avec vous, j'en suis hyper fière et vous méritez votre succès. Mais le groupe Canal qui a racheté D8 dernièrement nous impose une baisse de salaire. Pour ma part c'est 25%, la plupart sont touchés alors que le groupe Canal a un chiffre d'affaires de 5 milliards d'euros".
Sa sortie lui avait valu une convocation par la direction de D8, chaîne pour laquelle elle n'a plus jamais retravaillé depuis. Sophie Tissier avait tenté de sensibiliser Cyril Hanouna, sans succès. "Je ne l'ai pas du tout abandonnée. J'ai fait ce que j'ai pu, à mon niveau (...) Elle a dû croire que j'étais le patron de D8, ce qui n'est pas le cas", avait expliqué l'animateur à l'époque.