Est-ce l'heure de la grande bascule tant annoncée depuis des années ou celle d'un simple reflux conjoncturel ? Comme le rapporte Les Echos aujourd'hui, les Français ont passé en moyenne huit minutes de moins devant la télévision entre janvier et avril, soit 3h45 par jour. "Il faut remonter à l'arrêt de la 5, en 1992, pour trouver un tel recul" explique à nos confrères Philippe Nouchi, directeur de l'expertise média de VivaKi Exchange.
Depuis de nombreuses années, de nombreux observateurs prédisent une baisse sensible de la durée d'écoute de la télévision du fait de l'arrivée dans les foyers de nouveaux écrans et de la diversification des modes de consommation des contenus audiovisuels. Pourtant, les chiffres publiés régulièrement par Médiamétrie démentaient cette prédiction. Les consommations sur les différents écrans semblaient se superposer ou se renforcer mutuellement. Ainsi, en 2011 et malgré l'arrivée dans les foyers de nouveaux écrans, les Français regardaient la télévision en moyenne 3h47 par jour, soit un quart d'heure de plus qu'en 2010. Il s'agissait alors d'un record historique battu dès l'année suivante avec 3h50 passées par les Français devant leur poste de télé en 2012 (+3 minutes).
Un premier reflux a finalement été enregistré en 2013. Les Français ont regardé en moyenne la télévision 3h46 par jour cette année-là (-4 minutes). Selon les chiffres publiés aujourd'hui, la tendance à la baisse semble donc se confirmer voire même s'accentuer. Les Echos souligne d'ailleurs qu'elle est d'autant plus marquée que six nouvelles chaînes ont été lancées sur la TNT à la fin 2012 et que l'institut Médiamétrie intègre depuis 2011 dans sa mesure d'audience la consommation en différé mais sur le téléviseur.
Pour l'heure, Médiamétrie donne deux explications principales à cette évolution. Un effet météo d'une part. Le temps plus favorable du début 2014 par rapport à 2013 aurait favorisé un recul du temps passé devant la télévision. D'autre part, il pourrait aussi y avoir un effet programme avec un nombre moins importants de lancements sur la période (95 en 2014, contre 123 en 2013). Il faudra donc attendre les chiffres sur l'année pour savoir si cette baisse se confirme et surtout si elle marque une évolution de fond de la consommation des Français.