Le 4 mai dernier, le magazine d'investigation "Cash Investigation" était consacré au "maquillage écologique", autrement appelé le "greenwashing". Produite par Premières Lignes et diffusée en deuxième partie de soirée sur France 2, l'émission revenait notamment sur le comportement du Crédit Agricole, "une grande banque française (qui) fait appel à l'acteur Sean Connery pour clamer sa conversion écologique tout en finançant des projets industriels parmi les plus polluants au monde".
Mécontent du reportage, le Crédit Agricole avait réclamé, sans succès, un droit de réponse à la chaîne publique. Du coup, la banque a saisi la justice en référé pour "protester contre des affirmations inexactes au soutien d'interprétations tendancieuses", estimant que le Crédit Agricole poursuit bien un objectif "développement d'une économie la moins polluante possible".
Jeudi, le juge des référés du Tribunal de grande instance de Paris a donné raison au Crédit Agricole. "Au sein de l'émission, il est allégué que le Crédit Agricole insiste sur ses préoccupations écologiques dans sa communication, alors qu'en réalité, il est l'une des banques aux investissements les plus polluants en ce qu'il finance des projets et entreprises polluants ou dangereux (...) Cela suffit à caractériser des imputations susceptibles de porter atteinte à son honneur ou à sa réputation", indique le juge dans sa décision.
La justice a ordonné la diffusion du droit de réponse dans un délai de trois semaines et a condamné France 2 à rembourser les frais de justice de la banque à hauteur de 4.000 euros. A noter que l'émission en cause avait été suivie, en moyenne, par 1,3 million de téléspectateurs selon Médiamétrie.