Elle monte au créneau. Dans un communiqué ce vendredi, la Société des journalistes du "Figaro" a relaté son échange avec le directeur de leur rédaction, Alexis Brézet, au sujet des propos polémiques tenus par Ivan Rioufol, éditorialiste du titre de presse, sur la chaîne CNews. Le mardi 1er janvier dernier, le chroniqueur, fréquemment invité dans "L'heure des pros" présenté par Pascal Praud, a tenté une comparaison douteuse entre le sort des non-vaccinés en France et celui des juifs enfermés dans le ghetto de Varsovie durant la Seconde Guerre mondiale. Une sortie très critiquée sur les réseaux sociaux.
Ainsi, la SDJ du "Figaro" raconte que leur "confrère notoirement connu pour ses positions antivax poussées aux extrêmes", a comparé dans "L'heure des pros" sur CNews "la politique sanitaire menée par l'actuel gouvernement à celle menée par les nazis à l'heure de la construction du ghetto de Varsovie". "Un ghetto dont l'objectif - sous des prétextes hygiénistes - était l'extermination des juifs", rappelle la Société de journalistes, qui si elle "n'accuse pas Ivan Rioufol de révisionnisme", elle "dénonce avec la plus grande fermeté les parallèles posés".
De son côté, Alexis Brézet a répondu à ses journalistes, selon des propos rapportés par la SDJ : "Je regrette profondément cette comparaison choquante, ces propos ambigus et blessants tenus sur une chaîne de télévision et qui ont créé une émotion profonde dans la rédaction. Si on ne connaissait pas Ivan, ces propos pourraient laisser croire à de la complaisance pour tes thèses inacceptables". Le directeur de la rédaction a fait savoir qu'il lui "en avait fait part" : "Il m'a dit qu'il regrettait qu'on lui fasse dire ce qu'il n'a pas dit. Dans le respect du principe de la liberté d'expression, je demande fermement à chacun de mesurer ses propos dans ses prises de position hors du journal". Contacté par la Société des journalistes, Ivan Rioufol a déclaré : "Mon propos voulait dire l'inverse de ce qui a été compris".
"Nous redisons notre rejet total de ces propos et de leurs sous-entendus. Nous appelons notre confrère à ne pas perdre de vue la déontologie de notre métier et les valeurs du journal, quand il s'exprime dans les pages du 'Figaro' ou lorsqu'il le représente à l'extérieur", ont conclu les journalistes du quotidien.
Dans un tweet hier, l'association SOS Racisme a qualifié d'"immondes" les propos d'Ivan Rioufol. Elle a fait savoir son intention de saisir la nouvelle autorité de régulation de la télévision, l'Arcom, fusion du CSA et de Hadopi. SOS Racisme a également demandé "à la chaîne et son journal de s'excuser" après la sortie de l'éditorialiste.