Ne dites plus à Netflix qu'il ne participe pas au financement du cinéma français. Car, depuis le 1er janvier 2018, c'est (un petit peu) le cas. Depuis cette date, la plateforme - comme ses concurrents Amazon, Apple et Google - est contrainte de verser 2% de ses revenus générés en France au Centre national du cinéma et de l'image animée. Pour rappel, le système français de financement du septième art prévoit que les diffuseurs d'oeuvres cinématographiques et audiovisuelles mettent tous la main à la pâte. Outre les services de SVOD basés à l'étranger (les plateformes françaises étaient taxées depuis 2004, ndlr) désormais ponctionnés, les salles de cinéma mais aussi les chaînes de télévision sont ainsi soumises de longue date à une taxe.
Interrogée par nos confrères du "Buzz Media Le Figaro", Frédérique Bredin, la patronne du Centre national du cinéma et de l'image animée, plus communément appelé CNC, a expliqué que la taxe Netflix allait rapporter "une dizaine de millions d'euros" pour l'année 2018. "L'idée était d'intégrer les plateformes dans l'écosystème de la création. Il fallait instaurer une égalité de traitement entre les différents acteurs qui contribuent au financement de la filière", a-t-elle poursuivi. Reconnaissant un déséquilibre entre les GAFA, qui ne payent qu'une "dizaine de millions d'euros", les salles de cinéma qui s'acquittent de "140 millions d'euros" et les chaînes de télé qui participent à hauteur de "290 millions d'euros", Frédérique Bredin estime que "l'important est de les avoir intégrés au système d'exception culturelle".
La présidente du CNC s'est aussi réjouie que la future directive européenne SMA (services des médias audiovisuels, ndlr), qui doit être transposée en droit français d'ici 2020, impose aux plateformes de respecter les règles des pays dans lesquels elles diffusent leurs contenus et de "participer au financement de la création originale". Interrogée enfin sur le nombre d'abonnés précis des plateformes de SVOD en France, Frédérique Bredin a expliqué ne connaître que "le chiffre d'affaires réalisé par ces plateformes" dans notre pays, précisant ne connaître que le nombre d'abonnés de Netflix. Pour rappel, la firme de Los Gatos a récemment communiqué sur le chiffre de 5 millions de clients en France.