Fox avait parié gros sur "Utopia". Mais l'expérience sociale événement n'a pas séduit. Adaptée du format hollandais du même nom imaginé par John De Mol, l'émission était ambitieuse : sélectionner une quinzaine de candidats et les envoyer dans un endroit coupé du monde, où ils devraient bâtir leur propre société. Particularité du programme : pas de date de fin prévue. Aux Pays-Bas, l'émission est d'ailleurs toujours en cours de diffusion, onze mois après son lancement, et rencontre un joli succès.
La situation est bien différentre outre-Atlantique où Fox a enregistré une contre-performance lors du lancement de l'émission le 7 septembre dernier. Ce soir-là, seuls 4,6 millions de curieux avaient donné sa chance au programme, que la chaîne a développé et acquis pour la modique somme de 50 millions de dollars. Diffusée chaque mardi et vendredi, l'émission a vu ses audiences chuter sensiblement dès la première semaine, poussant Fox à supprimer la diffusion du mardi. Mais les scores ne sont pas remontés. La dernière diffusion, vendredi 31 octobre, n'a attiré que 1,5 million de fidèles et 660.000 téléspectateurs sur la cible très prisée des 18-49 ans.
Fox a donc décidé de mettre un terme à "Utopia", moins de deux mois après son lancement. Un coup dur pour John De Mol, même si le format n'a pas dit son dernier mot à l'international. En France, par exemple, Shine, le producteur de "The Voice", travaille toujours à son adaptation. Le mois dernier, Thierry Lachkar, patron de la société de production, l'évoquait d'ailleurs pour puremedias.com.
"C'est un énorme succès aux Pays-Bas où que c'est diffusé en access, en quotidienne. Aux Etats-Unis, c'est deux fois par semaine en prime time sur Fox. Mais le traitement est radicalement différent de ce qu'en a fait la Hollande et de ce qu'on ferait nous. Evidemment, on regarde de façon très intéressée ce qui se passe là-bas, mais on va voir comment les audiences vont évoluer. Et puis il y a plein de programmes qui ont marché à l'étranger et pas chez nous, et inversement. Ca dépend aussi de la façon dont on adapte le programme, dont on le rend franco-français. Le demi-échec américain ne nous empêche pas de vendre cette émission", avait-il expliqué.