Le bras de fer continue à Lagardère. Lundi, le conseil de surveillance du groupe détenant Europe 1 a rejeté la demande de convocation d'une assemblée générale exceptionnelle émanant d'Amber Capital et de Vivendi. "Le conseil de surveillance a (...) considéré que les conditions juridiques ne sont pas réunies pour déroger au calendrier social connu de tous les actionnaires", a détaillé Lagardère dans un communiqué, estimant que la demande de Vivendi et d'Amber ne se fondait sur "aucun motif légitime".
Les deux premiers actionnaires de Lagardère avaient demandé qu'une assemblée générale se tienne "dans les meilleurs délais" afin de procéder au renouvellement de quatre sièges au conseil de surveillance. Dans son communiqué, Lagardère a accepté d'examiner la candidature au conseil de surveillance de Virginie Banet, la personnalité proposée par Vivendi. Après les récentes démissions d'Aline Sylla-Walbaum et d'Yves Guillemot, deux postes sont à renouveler.
Le groupe piloté par Vincent Bolloré et le fonds d'investissement ne comptent visiblement pas se contenter de ce geste. Comme le rapporte "Le Figaro", Amber et Vivendi ont ainsi décidé de saisir en procédure d'urgence le tribunal de commerce de Paris pour obtenir la convocation d'une AG. Le tribunal devrait se prononcer dans ce dossier en septembre ou au plus tard début octobre.
Pour rappel, le fonds d'investissement de Joseph Oughourlian, doté de 20% de Lagardère, a passé un pacte d'actionnaires en août avec Vivendi, premier actionnaire de Lagardère avec 24% des actions. Leur attelage pèse désormais un peu plus de 30% des droits de vote. De son côté, Arnaud Lagardère a récemment fait appel à Bernard Arnault pour éponger une partie de son immense dette. L'homme le plus riche de France prendra ainsi 27% de la holding d'Arnaud Lagardère en échange d'un investissement de près de 80 millions d'euros.