De retour plus tôt que prévu. Hier soir, Laurence Boccolini est revenue à la tête de "Money Drop" sur TF1, trois mois seulement après avoir quitté l'antenne. En cause : les mauvais scores du "Juste Prix" de Vincent Lagaf. A l'occasion de ce retour avancé, puremedias.com s'est entretenu avec l'animatrice du programme.
Propos recueillis par Kevin Boucher.
puremedias.com : Vous avez repris "Money Drop" hier soir, un peu plus tôt que prévu. Vous êtes le pompier de l'access de TF1 ?
Laurence Boccolini : (Rires) Je ne crois pas, non. On recommence plus tôt que prévu mais en même temps, je ne me sens pas comme quelqu'un qui arrive après une grosse catastrophe. Il y a eu une érosion due à je ne sais pas quoi mais on ne nous a pas dit "Venez sauver la case". On espère juste qu'en termes d'audience, on sera au niveau.
TF1 vous a fixé un objectif ?
Non, non. Si on pouvait se retrouver dans notre petite moyenne, on serait tous très heureux. Mais on ne nous a pas donné du tout de but à atteindre.
Depuis trois mois, les access concurrents se sont renforcés : France 3 sur l'ensemble du public, France 2 sur les ménagères, D8 sur les jeunes. Il y en a un que vous redoutez plus qu'un autre ?
Mon concurrent direct, c'est Nagui. C'est le journal de France 3 aussi, c'est vrai. Mais je pense qu'il y a de la place pour tout le monde. Mais très sincèrement, je ne redoute pas la concurrence. Je n'y vais pas la peur au ventre en me disant "Oh la la, lui va me faire bobo".
TF1 n'a pas encore tranché sur le sort d'"Au pied du mur", "Le Juste Prix" risque fort de ne pas revenir... Vous savez déjà combien de temps "Money Drop" va rester à l'antenne ?
On a tourné un certain nombre d'émissions, on espère qu'elles seront toutes diffusées. Honnêtement, je pense qu'on ira jusqu'à la fin mais après, est-ce que ça reprendra, je ne sais pas. Franchement, je vis mon aventure "Money Drop" et je ne suis pas tous les matins en train d'appeler TF1 pour dire "Qu'est-ce qu'on fait ? Où est-ce qu'on va ?". C'est peut-être mon défaut (Rires). Après, si ça marche, c'est bien. Si ça ne marche pas ou moins bien, ben voilà...
En 2014, "Money Drop" a été diffusé pendant 41 semaines, uniquement interrompu par "Au pied du mur"...
Je trouve que le public me voit assez. Là, on est à notre maximum et je n'enregistrerai jamais plus que ça. Là, il se trouve qu'on est revenu un peu plus tôt que prévu mais ça veut dire que s'il y a une nouvelle session de "Money Drop", je l'enregistrerai plus tard.
Pour ce retour de "Money Drop", un lingot d'or permettant de doubler les gains a fait son apparition. Le changement, même s'il était différent, a dérouté les téléspectateurs du "Juste Prix". Vous n'avez pas peur qu'il en soit de même avec "Money Drop" ?
On n'a pas ajouté un personnage, on n'a pas changé le décor, on n'a rien changé du tout en fait. C'est juste que, maintenant, il y a un lingot sur les liasses qui fait qu'au lieu de gagner 250.000 euros, vous pouvez gagner 500.000 euros. Ca ne change rien à la mécanique, on passe juste au stade de tension du dessus. Peut-être que ça, c'est déjà trop pour le téléspectateur mais on le verra dans les audiences ! (Rires)
Comme chaque année, vous avez été élue animatrice la plus froide dans un sondage Stratégies...
J'adore ! J'ai ma place tous les ans ! J'adore ce sondage ! (Rires) Vraiment, ça me fait hurler de rire. Tous les ans, je me dis "J'espère que personne ne m'a piqué ma place".
Vous payez toujours le rôle du "Maillon Faible" ?
Je ne le paye pas ! Depuis 2001, on pense toujours que je suis la vraie méchante du "Maillon Faible", c'est exceptionnel. Ca veut dire que je l'ai quand même super bien faite.
En parlant du "Maillon Faible", vous aimez la version de Julien Courbet sur D8 ?
Oui oui, c'est très divertissant, c'était une bonne idée de le reprendre. Mais ça n'a plus rien à voir. C'est assez drôle à voir parce que c'est un peu l'opposé de ce que je faisais. Nous, c'était extrêmement magistral, codifié, obscur. Là, c'est de la déconne, un divertissement rigolo.
Vous auriez pu le refaire, mais avec ce ton plus divertissant ?
Non, pas du tout, quel intérêt ? J'ai vécu les plus belles années du "Maillon", je l'ai créé en France en étant la méchante de service. Je n'aurais jamais accepté de reprendre ce jeu-là. Et on ne me l'a jamais proposé ! (Rires)
Ces derniers mois, on a pu comprendre que vous n'aimiez pas "Touche pas à mon poste", et qu'ils vous le rendaient bien...
Je n'ai jamais dit que je n'aimais pas "Touche pas à mon poste". Après, que eux n'aiment pas, ça se voit ! Mais moi, l'émission, personnellement, je ne la regarde pas.
Et leurs critiques, vous en tenez compte ?
Les critiques de qui ? Elles me passent par-dessus la tête. Il y a eu un moment où c'était un peu un acharnement, j'ai trouvé ça bête. Mais on est en face d'eux donc, forcément, ils ne vont pas dire du bien. Quand on me critique, je regarde d'où ça vient. Et là, je ne vois pas pourquoi ça me ferait quelque chose.
En parlant de critique, il y en a une qui est faite à "Money Drop", c'est d'utiliser un casting peut-être trop proche de la télé-réalité, avec des candidats plus dans le show que dans la réflexion...
Pour la réflexion sur les questions, vous avez "Motus", vous avez "Questions pour un champion". Si vous voulez un jeu de divertissement à 19h, il faut des gens qui parlent. Si on n'avait casté que des candidats qui sont dans la réflexion sur les questions, qui ne parlent pas et qui ne vous amusent pas, le jeu n'aurait jamais marché. On ne leur demande pas de faire le show. Quand ils arrivent, ils sont tout à fait comme vous et moi sauf qu'au bout de 5 minutes, ils oublient les caméras, ils ont beaucoup d'argent devant eux et ils perdent la tête, ça devient drôle ou triste, en tout cas intéressant.
Vous aviez parlé de votre salaire pour "Money Drop", où vous aviez dit gagner 10.000 euros par mois...
Je n'ai jamais dit ça. J'ai expliqué que j'avais ma boîte de ma production, je me salarie toujours la même chose depuis dix ans, autour de 10.000 euros. Mais je n'ai jamais dit que c'était mon salaire de "Money Drop" ! Je ne dirai pas combien je touche mais je trouve déjà que 10.000 euros, à notre époque, c'est énorme et largement suffisant. Il n'y a qu'à demander aux impôts ! (Rires)
Outre la femme de télévision, on vous a aussi beaucoup entendue à la radio. Ca ne vous intéresse pas d'y retourner ?
On m'a posé la question quand je suis allée aux 60 ans d'Europe 1. Et en fait, pas tellement... J'en ai fait très longtemps - presque 30 ans - et je crois que j'ai vécu les plus belles années de la FM, de la radio où on faisait des émissions alors qu'on avait un brouilleur ou que c'était interdit. Après, j'ai vécu des super années à Europe 1 puis j'ai été sociétaire des "Grosses Têtes". Ce que je peux vivre maintenant sera moins bien. Avant, ce n'était pas filmé, c'était quelque chose de mystérieux et ça ne l'est plus, donc ça ne m'attire plus.