"Laurent Delahousse" n'est pas une marque. Le journaliste ne France 2 n'a pas envie d'en devenir une, au même titre que PPDA aujourd'hui. Dans une interview au supplément "Télévisions" du quotidien Le Monde ce week-end, il revient sur les récentes critiques dont il a été la cible, notamment pour ses entretiens du dimanche ou ses tics physiques. "Aujourd'hui, on peut vite se retrouver otage d'un fantasme, d'un microsystème qui s'autoalimente et croit créer quelque chose. Il fonctionne sur une nébuleuse. Tout cela n'est que du vide. Et ce vide, en l'occurrence, est un portrait sur moi qui s'intéresse uniquement à mon physique", explique-t-il. Visé, "Le Petit Journal" notamment qui, sur Canal+, se moque souvent de son style.
Le présentateur des journaux du week-end revient aussi sur les rumeurs de son arrivée en access sur France 2. Certains médias les ont relancées, avec l'arrivée de Thierry Thuillier à la direction des programmes de France 2. "Je ne suis pas intéressé par une quotidienne", tranche Laurent Delahousse qui estime que cette case est faite pour "un animateur", et non un journaliste comme lui. Il en profite pour régler ses comptes avec ceux qui distillent "de fausses informations, reprises sans vérification, sans un coup de fil, ou des critiques qui vont au-delà du journalisme".
Son projet d'une grande session d'information élargie le dimanche soir a été retoqué par la direction, en raison de la présence de Michel Drucker sur la grille et du 19/20 sur France 3. "Des pistes de réflexion ont été ouvertes au cas où la direction aurait, un jour, envie de mettre en access prime time un grand rendez-vous d'information et non un talk-show. Pour le moment, ce n'est pas ce que veut Thierry Thuillier", assure le journaliste.
"J'aimerais que ces articles s'intéressent plus à mon travail journalistique qu'à ma personne : Patrick Poivre d'Arvor a fait le JT pendant des années ; il est devenu 'PPDA'. Je n'ai pas envie de devenir 'Laurent Delahousse'. Je suis journaliste, présentateur, rédacteur en chef du journal et réalisateur de documentaires", lâche Laurent Delahousse, réclamant un peu plus de reconnaissance de ses pairs, pour son magazine "Un jour, un destin" ou les évolutions apportées dans le journal qu'il présente le week-end.
Le journaliste, visiblement très agacé par tout ce qui a pu être écrit sur lui ces derniers mois, en appelle à la responsabilités des "grands médias". "Il serait préférable qu'on réfléchisse plus globalement sur ce système d'hystérisation qui met au même niveau ces buzz médiatiques issus de blogs ou de sites Internet et une information politique émanant de grands médias. Il ne faudrait pas que ces derniers deviennent prisonniers de ce système", exhorte-t-il. Sans reconnaître qu'il est devenu peut-être prisonnier d'une image qui a fait son succès sur le service public.