Hier soir à 19h dans "Les Dessous de l'écran" sur RTL, Philippe Robuchon et Benjamin Meffre recevaient Laurent-Eric Le Lay, patron des sports de France Télévisions, et Laurent Luyat, visage des sports du groupe public, à l'occasion du coup d'envoi des Jeux olympiques d'hiver en Corée du Sud qui commence vendredi 9 février. Un problème pour cette compétition : le décalage horaire de 9h. Comment France Télévisions espère le contourner ?
"Nous avons prévu un dispositif assez global avec comme objectif de proposer à chacun des Français de regarder les Jeux olympiques en fonction de leurs habitudes de vie", a expliqué Laurent-Eric Le Lay, annonçant un direct à partir de 1h du matin chaque jour pour les fans de sports. Pour ceux qui doivent dormir, ils auront accès à des replays le soir sur France 4 en access prime-time ou en deuxième partie de soirée. France Télévisions a prévu d'envoyer une quinzaine de journaliste sur place pour assurer 350 heures de programmes diffusés en linéaire et 900 heures sur le digital.
L'un des gros enjeux de France Télévisions, c'est aussi l'acquisition des droits des JO 2024 à Paris. Discovery, le détenteur de la compétition, en demanderait près de 130 millions d'euros, en incluant les JO d'hiver 2022 à Tokyo. "C'est un prix significatif", a confirmé Laurent Eric Le Lay, évoquant des discussions "depuis longtemps" avec Discovery à ce sujet. Le patron des sports de France Télé a assuré avoir fait une "proposition très sérieuse" il y a un an, sans convaincre l'opérateur américain. "Les jeux ont lieu dans 6 ans et demi, ça donne le temps à la discussion. France Télévisions a toujours diffusé les Jeux olympiques. Naturellement, nous sommes candidats à leur diffusion en 2024 à Paris", a tout de même tenu à rappeler le cadre du service public. "Si le détenteur de droits souhaite partager ces droits entre plusieurs acteurs, on va l'étudier bien évidemment", a-t-il par ailleurs ajouté, interrogé sur un possible partage avec TF1.
Alors que le service des sports doit lui aussi faire des économies, notamment sur les acquisitions de droits, Laurent-Eric Le Lay a rappelé que le Tour de France, Roland-Garros et le Tournoi des 6 nations étaient les "trois piliers" à conserver en priorité. "S'il y a un des sports qui a le moins besoin de France Télévisions, c'est le football. Ses enjeux financiers sont plutôt avec nos confrères payants", a ajouté le patron des sports, tout en se disant "ravi" de diffuser pour l'instant la Coupe de France et la Coupe de la Ligue.
Interrogé sur les économies imposées aux sports de France Télé, Laurent Luyat a pour sa part commenté : "On est un petit peu inquiets. On a des grosses économies à faire. Il faut que nos grands évènements soient maintenus. Si les JO n'étaient pas diffusés sur le service public, ce serait historique ! (...) Il faut rappeler que tous nos évènements cartonnent ! Ce sont des audiences énormissimes. Les JO font monter les audiences des chaînes à l'année. Il ne faut pas l'oublier. Le sport est très important sur FTV", a commenté le journaliste.
Interrogé un peu plus tard sur "Stade 2", le magazine sportif de France 2, Laurent-Eric Le Lay a assuré qu'il ferait "tout" pour qu'il soit maintenu à l'antenne dans les années à venir. "On préférerait que ce soit un peu plus tard", a-t-il cependant reconnu à propos de la diffusion du magazine en milieu d'après-midi. Et d'ajouter : "Ca fait partie de la vie des chaînes. C'est aussi accepter une certaine flexibilité. Sur une chaîne généraliste, on parle de sport mais pas que".
Ecoutez l'intégralité des "Dessous de l'écran" du dimanche 4 février 2018.