Tous les voyants sont au vert pour Universal Music, la maison de disques de Louane, Kendji Girac, Fréro Delavega ou encore Nekfeu. En 2015, la major a réalisé 45% de part de marché en France, grâce au succès de ses artistes, se félicite Pascal Nègre, son PDG, dans une interview au Figaro. "Nous avons augmenté notre position dans un marché qui a continué de baisser. Ceci grâce aux succès (des artistes) de 'The Voice' (...) et à notre positionnement très porteur sur la musique urbaine (...) C'est très important de repérer les talents et de les développer. Sur les dix qui ont émergé l'an dernier, tous venaient d'Universal", explique-t-il.
Après plusieurs années de disette, le marché du disque repart donc à la hausse. Et la baisse en volume ces dernières années se compensera selon lui par les nouveaux modes de consommation de la musique, notamment le streaming. "En France, il y a plus de 3 millions de personnes qui utilisent le streaming, soit 5 % de la population. C'est le seuil qui déclenche un marché de masse. Il va donc y avoir un effet boule de neige et nous pouvons espérer qu'il y aura 4 millions de clients fin 2016. En Suède, le pays le plus avancé, on constate que 20% de la population sont déjà abonnés à des offres de streaming", analyse-t-il. Selon les estimations de Pascal Nègre, il y aura bientôt 10 à 12 millions d'utilisateurs de services comme Deezer, Spotify ou encore Apple Music. Un niveau qui permettrait de rééquilibrer un marché déprimé en raison du piratage.
Le streaming est rentable pour Pascal Nègre, 1.000 écoutes représentant la vente d'un album alors que 1.000 vidéos vues d'un clip sur YouTube déclenche une rémunération d'à peine 0,50 euro pour une major. A ce jour, le streaming représente 20% du marché global pour Universal mais l'ensemble de la musique numérique devrait peser 90% du marché dans quelques années. Soit la mort annoncée du CD physique.
Le succès du streaming provient des abonnements (environ 10 euros par mois) ou des services inclus dans des offres des fournisseurs d'accès à Internet. "La nouvelle génération a compris que les artistes doivent manger et qu'il faut payer leurs oeuvres pour cela", estime Pascal Nègre. L'emblématique patron de la major saura dans les prochains jours s'il est renouvelé à la tête d'Universal. C'est Vincent Bolloré, propriétaire de Vivendi, qui doit décider de son avenir.