Vers 20h20 ce soir, David Pujadas a dû interrompre son journal en raison de l'envahissement du plateau par des intermittents du spectacle. France 2 a diffusé pendant quelques minutes une bande-annonce de son antenne avant de lancer le programme court "Parents, mode d'emploi" puis "L'instant Alcaline". Il est rarissime qu'un journal télévisé, sans public, dont le plateau est très sécurisé, soit interrompu de cette manière.
Les intermittents ont pénétré sur le plateau pendant la diffusion d'un sujet et se sont mis autour de la table, derrière David Pujadas, avec des pancartes sur lesquelles on pouvait lire "Spectateurs solidaires", "Pas de culture sans droits sociaux", "PS, MEDEF, CFDT, FO, Fossoyeurs de la culture". "Voilà, petit souci, vous vous en rendez compte avec cette occupation du plateau. Nous rendons l'antenne, nous ne pouvons pas faire ce journal", a expliqué David Pujadas sous les huées des intermittents alors que le réalisateur du journal proposait un plan large.
La régie finale de France 2 a alors pris le relais très rapidement en diffusant bandes-annonces et programmes courts, ce qui a empêché les intermittents de délivrer leur message. "Les intermittents du spectacle refusent de quitter le plateau du JT de France 2. Ils demandent qu'un communiqué soit lu à l'antenne", a expliqué FTVi sur son site.
Le journal n'est finalement pas revenu à l'antenne. France 2 a proposé vers 20h40 la suite de ses programmes habituels. Depuis plusieurs semaines, les intermittents du spectacle protestent contre la réforme du régime de leur statut, au travers de plusieurs actions coup de poing comme celle-ci. Comme FTVi le rapporte ce soir, les intermittents présents sur le plateau de David Pujadas se sont présentés comme des "chômeurs, précaires, intermittents, intérimaires, avec ou sans papiers". Ils s'opposent à un nouvel accord signé en mars dernier sur "les règles relatives à l'assurance chômage". Le tract distribué était signé du "Comité des intermittents et précaires".
Contacté par puremedias.com, Eric Monier, directeur de la rédaction de France 2 explique que la décision de rendre l'antenne a été prise "pendant la diffusion du sujet". "Il n'est pas question de procéder de cette manière. On ne peut pas se laisser dicter ce que nous passons dans notre journal. Nous nous étions préparés à ça, on ne voulait pas créer un précédent, on a donc décidé d'interrompre le journal", explique-t-il. Comment les intermittents ont-ils pu pénétrer sur le plateau en plein journal ? "Le plateau est au milieu de la rédaction, je ne sais pas comment ils ont pu y accéder aussi facilement", concède Eric Monier.