La maison mère de beIN Sports sort de nouveau le chéquier. Selon une information de Libération, Doha a injecté 600 millions d'euros dans son bouquet français de chaînes sportives. Confirmée par beIN Sports, l'opération du 28 décembre a pris la forme de deux augmentations de capital simultanées, l'une de 500 millions d'euros, l'autre de 100 millions. Ce renflouement n'est pas le premier pour beIN. En 2013 et 2015, le Qatar avait déjà dû injecter près de 800 millions d'euros. Au total, l'émirat a ainsi débloqué 1,4 milliard d'euros.
Des sommes colossales qui s'expliquent par les pertes vertigineuses de beIN Sports. Alors que la chaîne revendique désormais près de 3 millions d'abonnés, elle pâtit toujours d'un modèle économique initiale intenable nécessitant selon les estimations près de 5,5 millions d'abonnés pour atteindre l'équilibre.
Depuis sa création en 2012, beIN Sports a mis à disposition de ses clients un vaste catalogue de droits sportifs payés à grands frais en échange d'abonnements à bas coût - 11,99 euros initialement - et sans engagement. Face à l'accumulation des pertes, beIN Sports a rapidement procédé à une hausse de ses tarifs et a développé des offres avec engagement. Le bouquet a aussi multiplié les partenariats commerciaux avec ses concurrents, Canal+ et désormais SFR. beIN sort enfin le chéquier moins facilement qu'avant, laissant volontiers filer les droits de compétitions sportives secondaires.
Autant d'éléments qui interrogent sur les intentions à terme des dirigeants qataris dont certains annoncent un prochain désengagement. Leur attitude lors de la remise en jeu cette année de la Formule 1 et surtout de la Ligue des champions devrait apporter de premiers éléments de réponse.