Des tensions entre la première chaîne info de France et le parti frontiste. Selon France Inter, le Rassemblement national boycotte BFMTV depuis deux mois et demi, demandant à ses porte-paroles de refuser d'intervenir à l'antenne du canal 15. L'origine de cette querelle remonte à mi-juin, lorsque Marine Le Pen s'était rendue sur l'île de Seine pour commémorer le général De Gaulle. La femme politique avait été huée par les habitants et avait raccourci sa visite. Pour le parti, BFMTV a évoqué trop longuement cette "débâcle" sur son antenne.
De plus, le Rassemblement national estime que la chaîne d'information est partiale dans son traitement des divers partis politiques français. "Seuls en duplex, nous sommes souvent assaillis par plusieurs éditorialistes", a confié un cadre du RN à France Inter, se plaignant du temps de parole de son parti : "19 minutes en trois mois, contre plus de deux heures pour LREM". Ainsi, avec ce boycott, le parti de Marine Le Pen est prêt à se priver de la première chaîne info à quelques mois des élections régionales. "Et pourquoi pas ? Nous dirons à nos militants et sympathisants de regarder d'autres chaînes", a déclaré un responsable du RN, citant d'ailleurs CNews en exemple.
Du côté de la chaîne, BFMTV conteste les chiffres de temps de parole annoncés par le cadre du RN. "Nous assurons un traitement équitable, le CSA ne nous a d'ailleurs jamais rappelés à l'ordre à ce sujet", a précisé la chaîne info. Cette querelle pourrait toutefois prendre fin dès demain, puisque Marc-Olivier Fogiel, directeur général de BFMTV, doit rencontrer Marine Le Pen pour discuter de ce conflit. Un cessez-le-feu qui pourrait d'ailleurs permettre à la chaîne info de couvrir dès ce week-end la rentrée du Rassemblement national à Fréjus.