Voilà qui devrait donner du grain à moudre à l'UMP. Déjà contestée, la nomination d'Olivier Schrameck à la tête du CSA devrait se retrouver au centre d'une nouvelle polémique. Selon Direct Matin, qui se base sur la publication d'un arrêté au Journal Officiel, l'indemnité du président du Conseil a été doublée, passant de 55.300 euros à 100.500 euros par an. Une augmentation (+80%) largement supérieure au coût de l'inflation, estimée à 20% depuis 2002, année au cours de laquelle le précédent salaire avait été fixé. En cette période de vaches maigres pour les finances publiques, nul doute que ce nouveau niveau de rémunération ne sera pas bien perçu par l'opinion.
"Cette information est erronnée, nous indique un porte-parole du Conseil supérieur de l'audiovisuel. En réalité, la publication de cet arrêté au Journal officiel vient régulariser une décision ministérielle de 2008. Depuis cette date, le président du CSA (comme celui de l'Arcep ou de l'Autorité de la concurrence) perçoit un salaire fixe annuel de 83.000 euros et des indemnités annuelles de 100.500 euros."
Olivier Schrameck, conseiller d'Etat de 61 ans et ancien directeur de cabinet de Lionel Jospin à Matignon a pris ses fonctions fin janvier. Sa nomination, quelques mois seulement avant le lancement de la réforme de l'audiovisuel public, a été largement critiquée par l'opposition qui reproche à François Hollande de placer tous ses proches à des postes clés.
Proche du Parti socialiste, Olivier Schrameck a déjà martelé son attachement à l'indépendance. "D'une fonction à l'autre, j'ai considéré comme essentielles l'indépendance et l'impartialité et bien entendu le pluralisme renforcé garanti par la collégialité", a-t-il assuré pour faire taire les critiques de certains médias qui, à l'instar de Marianne, voient en sa nomination les prémices de la mise en place d'un "Etat-Hollande".