Entre Canal+ et le championnat de France de rugby, c'est une histoire qui dure. La chaîne cryptée possède les droits de retransmission de cette compétition depuis 1995 et a contribué à la forte médiatisation dont bénéficie le sport depuis plusieurs années.
Mais ce long partenariat pourrait bientôt prendre fin à en croire une interview du président de la Ligue Nationale de Rugby (LNR), Paul Goze, publiée dans Les Echos le 31 mai. Ce dernier n'a en effet pas hésité à menacer la chaîne cryptée de remettre en jeu très prochainement les droits du Top 14. Ces droits ont pourtant été acquis par Canal+ en 2011 pour cinq ans. Mais le président de la LNR compte bien rappeler à la chaîne cryptée l'existence d'une clause permettant à la Ligue de "dénoncer" le contrat initial au bout de deux ans. Un tel événement, dont la fenêtre de tir s'étale de septembre et fin décembre 2013, permettrait à la Ligue de relancer un appel d'offre ouvert aux autres chaînes.
Alors, coup de semonce ou coup de bluff ? Difficile à dire pour l'instant. Une chose est certaine, la Ligue de rugby n'a toujours pas digéré d'avoir dû s'incliner face à Canal+ dans la négociation des droits en 2011. A l'époque, la LNR rêvait de faire grimper la valeur annuelle des droits télévisuels du championnat à 100 millions d'euros. Mais, dans cette période où Canal+ était en situation de quasi-monopole, seule la chaîne cryptée avait répondu à l'appel d'offres. En position de force, Canal avait réussi à faire baisser le montant des droits à 31,7 millions d'euros annuels. De quoi rendre amer la Ligue...
Reste à savoir maintenant si beIN Sport sera interessé par les droits de la compétition. On peut préjuger que oui. Bien que discrète sur le sujet, la chaîne n'a jamais caché son intention de diversifier les sports sur son antenne. Le Top 14 constituerait en outre une prise de choix pour la chaîne. Cette compétition cumule l'avantage de rencontrer un succès grandissant auprès du public et d'être un des piliers de son concurrent direct, Canal+. Ravir la compétion serait donc un nouveau coup porté au groupe de Bertrand Méheut après la perte d'une partie des droits de la Ligue 1 et d'une partie des droits de la Ligue des champions.