Une distinction qui vient couronner sa bonne saison sur France 2. Ce lundi 10 juillet 2023, puremedias.com a dévoilé les résultats des TV Notes 2023, en partenariat avec RTL. Et dans la catégorie de l'animatrice de la saison, c'est Léa Salamé qui l'a emporté avec son émission hebdomadaire, "Quelle époque", diffusée tous les samedis soirs depuis la rentrée de septembre 2022. A cette occasion, la journaliste a accepté de commenter ce résultat auprès de puremedias.com.
Propos recueillis par Florian Guadalupe.
puremedias.com : Vous remportez le titre de l'animatrice télé de la saison, avec "Quelle époque" sur France 2 !
Léa Salamé : Je suis stupéfaite ! (rires). Vous vous rendez compte qu'il y a un an, quasiment jour pour jour, tout ce que j'ai entendu quand on m'a confié "Quelle époque" ? On disait que j'étais trop journaliste, que j'étais trop politique, que j'étais trop dure avec les invités, que j'étais tout sauf animatrice. Et là, vous me dites qu'un an après, je remporte ce titre ? Je me sens heureuse et fière ! C'était un pari qu'on n'était pas sûr de gagner. Moi-même, c'était une question de savoir si je suis une animatrice et si j'avais ça en moi. Ou si au fond, j'étais plus une journaliste politique. Je savais que j'étais très attendue au tournant. Ca vient couronner une année fabuleuse pour cette émission. Permettez-moi de le partager avec toute l'équipe, dont une personne qu'on ne voit pas à l'antenne, Régis Lammana-Rodat, mon producteur. C'est à eux tous que je dois ce titre-là.
"Si Philippe Caverivière n'avait pas été l'humoriste télé de la saison, j'aurais été très très stupéfaite !"
Philippe Caverivière a d'ailleurs été désigné humoriste télé de la saison...
Alors, là, s'il n'avait pas été l'humoriste télé de la saison, j'aurais été très très stupéfaite ! Honnêtement, il a fait une saison dantesque. Il est spectaculaire et fantastique. Chaque année, il monte une marche de plus. Ca me fait plaisir de le voir depuis deux ans évoluer, être de plus en plus lui-même, sortir de son texte et aller vers ce qu'il est. Quand on a interviewé Pone (membre de la Funky Family, à présent handicapé, ndlr), c'était son idée à lui de parler de la maladie de Charcot. C'était son ami avec qui il conversait. Ou avec Yannick Alléno, il s'était engagé lui-même personnellement sur le plateau. Il sort du rôle d'humoriste car il a quelque chose dans le bide à dire. C'est un bonheur pour moi de le voir évoluer. Mais aussi de voir évoluer Paul de Saint-Sernin. Lui, il débute et on voit la progression au fil des émissions. Mis à part Christophe Dechavanne, qui était déjà ce qu'il était, j'ai l'impression que Philippe, Paul et moi, on a grandi ensemble et on s'améliore ensemble. On progresse ensemble, quoi ! On était tous très flippés l'année dernière. On espérait vraiment tenir jusqu'à Noël ! Plus que tout, mon bonheur est d'avoir les gens dans la rue qui me disent qu'ils aiment cette émission, que ça leur fait du bien et que c'est leur bonheur du samedi. Ils ont leur rendez-vous avec nous. Je n'ai jamais eu ça, avant. Jamais !
C'est même une réussite pour Christophe Dechavanne. Il est sur le podium des meilleurs chroniqueurs de la saison. On peut dire qu'il a réussi son retour à la télévision ?
C'est un retour télé qui est merveilleux pour lui. Je précise juste qu'il n'est pas chroniqueur, mais "invité permanent" (rires) Il n'aimera pas si vous écrivez "chroniqueur" (rires). Lui aussi, on a tâtonné sur les premières émissions. Quand je repense au début de la saison, on était tous à chercher nos marques et notre place. Et à la fin, Christophe a l'air heureux. C'est un homme heureux qui revient en force et en forme. A mon avis, il va encore en faire plus l'an prochain. On verra un Dechavanne qui se réinvente tout le temps.
"Ce n'est pas seulement de donner des postes aux femmes, mais c'est aussi de donner des postes en première ligne aux femmes"
Vous attendiez-vous à de tels scores d'audience tout au long de la saison ? Vous êtes parvenue à hisser cette case du samedi soir de France 2 à son plus haut depuis 2017.
Je vous le jure ! Et pourtant, je ne jure jamais. Mais je vous jure que je ne m'y attendais absolument pas ! Vraiment pas ! Ce n'est pas de la fausse modestie. Honnêtement, on se disait que si on restait au niveau de l'année dernière, on était très heureux. On ne voulait pas perdre trop de monde. Il est vrai qu'on a été stupéfait par le nombre de personnes qui sont venues. Si j'ai une fierté, c'est qu'il y a plus en plus de jeunes. On fait des scores en FRDA-50 que le public ne fait pas. J'en suis très fière. On tape des 16, 17, 18, parfois 20% en FRDA-50. Ce sont des scores que font les chaînes privées sur les jeunes et les femmes.
Dans votre catégorie de la meilleure animatrice, Faustine Bollaert arrive deuxième et Anne-Elisabeth Lemoine complète le podium. Ce trio prouve que France Télévisions sait mettre ses figures féminines en valeur ?
C'est une preuve, s'il en faut une, que France Télévisions, à une époque où ce n'était pas à la mode, a mis les femmes en avant. Quand je dis "les femmes en avant", ce n'est pas seulement de donner des postes aux femmes, mais c'est aussi de donner des postes en première ligne aux femmes. Delphine Ernotte a confié à des femmes le "20 Heures" semaine, une grande émission d'access, les émission de l'après-midi et des primes times - j'en ai fait une soixantaine dans ma vie pendant cinq ans -. Il y a aussi Elise Lucet avec "Cash Investigation" et "Envoyé spécial". Et enfin, le samedi soir, qui était une case masculine occupée par Thierry Ardisson et Laurent Ruquier, deux hommes charismatiques et puissants, ce n'était peut-être pas facile de le donner à une femme. C'est aussi la politique menée par Delphine Ernotte et Stéphane Sitbon-Gomez qui est volontariste et qui met en valeur les femmes. Je suis très contente que Faustine et Anne-Elisabeth soient dedans. On pourrait en citer de nombreuses sur le service public et il y en a des nouvelles qui arrivent : Marie Portolano, Julia Vignali, Anne-Sophie Lapix, Elise Lucet, Caroline Roux, etc. Elles ont toutes des belles places sur le service public.
"Il y aura des petits changements dans 'Quelle époque' la saison prochaine !"
Y aura-t-il des changements dans "Quelle époque" la saison prochaine ?
Oui, il y aura des petits changements. Permettez-nous de les garder pour la rentrée. Ce seront de petits changements. Mais on va essayer de garder la même dynamique que lors des dernières émissions. On a vraiment senti qu'on se débridait de plus en plus. On se décorsetait tous. Puis, on est heureux de se retrouver le vendredi pour l'enregistrement. Ça, les gens le sentent.
A la rentrée prochaine, vous restez sur France Inter mais avec une nouvelle case, après 9h. A quoi va-t-elle ressembler ?
C'est une matinale allongée. Il y aura de l'actu avec un débat quotidien. On est en train de le monter en ce moment. Il y aura une interview qui sera plus culturelle, mais également dans le témoignage. J'aurai la chance d'avoir une interview plus longue que le 7h50. Il y aura plus d'ampleur pour moi. Je continuerai avec Nicolas Demorand. Et il y aura de nouveaux rendez-vous. Mais je laisse Adèle Van Reeth les annoncer. Dans cette demi-heure, il y aura encore de la culture et des nouvelles voix avec Mathilde Serrell qui présentera les nouveaux talents, les gens qui compteront dans les cinq années à venir.