Une élection ne se gagne pas à la seule force des idées politiques. Mais aussi sur le terrain de la communication politique. Surtout dans une ville comme Paris, peut-être plus sensible que les autres grandes villes à l'écume médiatique. Nathalie Kosciusko-Morizet, candidate UMP à la mairie, semble pourtant le découvrir un peu plus chaque jour. Nouvel exemple en date, une série de photos pour l'AFP au bord du Canal Saint-Martin. Il n'aura fallu que quelques minutes aux internautes pour détourner une nouvelle fois le cliché. Retour sur les ratés de sa campagne.
Ce n'est pas la première fois que l'ex-ministre joue aux bobos-bucoliques. Déjà, en 2005, elle posait enceinte pour Paris Match au beau milieu de la forêt, telle une madone dans une posture lascive avec une harpe derrière elle. NKM était peu connue à l'époque, mais le cliché ressort aujourd'hui à chacun de ses faux pas. NKM aime Paris Match et Paris Match aime NKM. Pour sa deuxième grossesse, rebelote, toujours enceinte, cette fois dans les jardins de son ministère. Plus récemment, c'est enfourchée sur un Vélib' qu'elle choisit de poser, un sac de courses dans le panier. Ou quelques jours plus tôt, dans Gala cette fois, en train de... traire une chèvre au beau milieu de la capitale !
"Un lieu de charme à la fois anonyme et familier" où l'on peut vivre de véritables "moments de grâce" et faire "des rencontres incroyables" : voilà comment la candidate UMP qualifie notre bon vieux métro parisien dans le magazine "Elle". Difficile de croire après ça qu'elle y a un jour mis les pieds. Ces déclarations surréalistes, NKM les traîne depuis comme un boulet, notamment auprès des commentateurs politiques, qui n'hésitent pas à les rappeler à la moindre occasion. "Les Guignols", sur Canal+, s'en donnent à coeur joie.
L'ex-porte parole de Nicolas Sakozy a eu la bonne idée de soumettre aux votes de ses partisans le choix de la photo officielle pour son affiche de campagne. Un bon moyen d'éviter un couac de com' de plus. Elle aurait pu aussi demander à ses militants de choisir le logo de sa campagne, trop (trop, trop) mignon avec les initiales de la candidate où le M se transforme en un coeur qui embrasse Paris. Il n'est pas sans rappeler celui du logo... Miss France.
Le débat a agité la sphère politico-médiatique : faut-il parler à NKM de sa nouvelle coupe de cheveux ? Certains y voient un élément de communication politique pour sa campagne à la mairie de Paris. Yves Thréard s'y est risqué pour "Le Figaro", volée de bois vert de NKM ! Pourtant, quelques jours plus tôt sur le plateau du "Grand Journal" de Canal+, elle n'hésitait pas à en faire des tonnes, jusqu'à donner le nom de sa nouvelle coiffeuse...
Le double en latex d'une personnalité politique peut être fatal à une campagne électorale. NKM paye le prix de ses erreurs de communication chaque soir sur le plateau des marionnettes de Canal. Bourgeoise, limite illuminée, elle est présentée comme la candidate populaire... "chez les riches". Redoutable.