Lundi 23 juillet, l'Autorité de la concurrence annonçait avoir autorisé l'opération de rachat des chaînes Direct 8 et Direct Star par le groupe Canal+. Une décision prise après avoir reçu un avis consultatif du CSA, qui se prononcera quant à lui courant septembre. Le régulateur de l'audiovisuel vient de publier en intégralité le document transmis à l'Autorité, dans lequel il décrit notamment la situation financière des deux chaînes du groupe Bolloré.
Créées en 2005, à l'occasion du lancement de la télévision numérique terrestre, Direct 8 et Direct Star (anciennement Virgin 17 rachetée au groupe Lagardère en juillet 2010) ont connu une croissance de leur chiffre d'affaires largement supérieure à celle des autres chaînes privées de la TNT. Si ces dernières ont en effet connu une progression de près de 35%, les deux chaînes du groupe Bolloré ont quant à elles enregistré une hausse de leur chiffre d'affaires de l'ordre de 57 et 56%. Avec un chiffre d'affaires de 46,7 millions d'euros en 2010, Direct 8 se place à la quatrième position des chaînes privées de la TNT, derrière W9 (97,9 millions d'euros), TMC (86,7 millions d'euros) et NRJ 12 (51,4 millions d'euros).
Mais malgré cette croissance satisfaisante, Direct 8 et Direct Star sont toujours déficitaires. Les deux chaînes ont ainsi cumulé 267 millions de pertes entre 2005 et 2010. Sur cette période, Direct Star a accusé une perte d'exploitation cumulée de 206,1 millions d'euros et Direct 8 un déficit cumulé de 60,6 millions, selon des chiffres cités par le CSA. Les données pour 2011 n'ont pas été communiquées.
Dans ce document, le CSA invitait l'Autorité de la concurrence à ne pas interdire "totalement ou partiellement" l'opération de rachat notamment "en raison des bénéfices potentiels en termes de programmes et d'offre aux téléspectateurs". Le Conseil réclamait néanmoins que des mesures correctives soient prises afin de lutter contre les risques de "distorsion de la concurrence dans les secteurs de la télévision gratuite et de la télévison payante" et contre les "risques d'atteintes à la concurrence sur le marché de l'acquisition de films diffusés de manière inédite sur les chaînes en clair".