Lundi dernier, près d'un an après l'annonce du rachat des chaînes Direct 8 et Direct Star par le groupe Canal+, l'Autorité de la concurrence a autorisé cette opération, imposant toutefois quelques conditions à la chaîne cryptée. Alors que le CSA se prononcera courant septembre, le régulateur de l'audiovisuel a dévoilé les recommandations qu'il avait transmises, à titre consultatif, à l'Autorité de la concurrence et dont les grandes lignes ont été rendues publiques ce matin.
Si le CSA s'est montré satisfait d'avoir été entendu sur le dossier de la fusion entre les bouquets TPS et CanalSat, il assure néanmoins que les conditions imposées par l'Autorité au groupe Canal+ pour le rachat des chaînes du groupe Bolloré sont en-deçà de ses attentes. "Ces engagements constituent un premier train de mesures. Sur certains points, l'avis du CSA allait plus loin", a ainsi indiqué Emmanuel Gabla, membre du CSA en charge des dossiers économie et concurrence.
Le conseiller a souhaité clarifier les rôles des deux institutions expliquant que "l'Autorité de la concurrence se prononce sur les questions concurrentielles, à savoir si Canal + peut agir de concert ou pas sur les marchés d'acquisition de droits pour les secteurs payant et gratuit" tandis que le rôle du CSA consiste à "encadrer ce qui se passe à l'antenne", rapporte Le Figaro.
A l'instar de Nonce Paolini et Nicolas de Tavernost, patrons de TF1 et M6, qui ne cessent d'exprimer leur inquiétude sur ce dossier, le CSA a également souligné l'impact de cette fusion sur le marché publicitaire déjà tendu. Le régulateur a ainsi assuré qu'il prendra en compte, pour prendre sa décision, de "l'état du marché économique, y compris publicitaire et culturel, notamment des impératifs liés au financement de la création". Alors que six nouvelles chaînes feront leur apparition sur la TNT au mois de décembre, Emmanuel Gablia a confié que "l'accès aux programmes n'(était) pas simple pour les chaînes indépendantes".
"C'est une opération importante, dans la mesure où c'est un acteur majeur de la télévision payante qui va entrer sur le marché du gratuit, non pas avec une chaîne au format thématique comme i-Télé, mais avec une première chaîne, Direct 8, qui a une convention généraliste, dont l'obligation principale est d'offrir des contenus inédits, et une deuxième chaîne, Direct Star, au format musical", a conclu le conseiller.