Depuis le mois de décembre et la tribune assassine de Vincent Maraval sur le salaire des acteurs, le cinéma français traverse une période de grosses turbulences. Alors que "Le Figaro" relançait le débat il y a quelques jours en publiant le palmarès des réalisateurs les mieux payés, le CNC ajoute des inquiétudes à la polémique. Le bilan 2012 de la production cinématographique française qu'il publie pose la question de l'avenir des films à petit budget.
Même si le nombre de films d'initiative française est resté stable en 2012, le CNC constate un recul de "toutes les sources de financement du 7ème art", la majorité des financements étant concentrée sur les films à gros budgets. Concrètement, 1,34 milliard d'euros ont été investis dans le cinéma français en 2012, soit une baisse de 3,4% par rapport à 2011. Touchée par la baisse des recettes publicitaires, même la chaîne TF1 a dû réduire ses investissements cinématographiques de 34%. A ce recul des financements vient s'ajouter le détournement de certains médias, comme M6, qui investissent prioritairement dans des films dont les budgets oscillent entre 5 et 25 millions d'euros, mettant ainsi en péril les petites productions.
Après la publication de cette étude aux conclusions inquiétantes, le président du CNC, Eric Garandeau, annonçait mardi soir le lancement d'une étude sur la rentabilité des films français. Commandée par par la ministre de la Culture Aurélie Filippetti. Déçu par le bide de son dernier film et constatant les échecs commerciaux des films français à gros budget, Fabien Onteniente avait même proposé, sur France Info, l'organisation "d'états généraux de la comédie." Si, pour Eric Garandeau, "la tendance au recul des financements investis dans le cinéma français devrait se poursuivre en 2013", une touche d'optimisme subsiste. "Malgré un contexte financier très serré, la production française reste très vivace", a-t-il estimé sur France Inter.