Depuis quelques jours, le cinéma français est dans la tourmente. En cause, une tribune de Vincent Maraval, fondateur de la société de distribution de films Wild Bunch, parue dans les colonnes du Monde. Celui-ci y dénonçait les cachets perçus par les comédiens français, compte tenu du manque de succès de certains films. "L'année du cinéma français est un désastre" débutait-il, jugeant que "tous les films français de 2012 dits importants se sont 'plantés', perdant des millions d'euros".
"Constat unanime : les films sont trop chers. Après les films des studios américains, la France détient le record du monde du coût moyen de production : 5,4 millions d'euros, alors que le coût moyen d'un film indépendant américain tourne autour de 3 millions d'euros" ajoutait Vincent Maraval. Depuis, le président du CNC a défendu le cinéma français tandis que François Berléand et Dany Boon ont tous deux démenti les chiffres avancés dans cette tribune.
Néanmoins, l'un des constats de Vincent Maraval était le manque de rentabilité de gros films. En effet, selon nos confrères de BFM Business, seuls 11 films français (dont 3 documentaires) sortis en 2012 seraient rentables et 6 seraient parvenus à l'équilibre, soit seulement 14% de la production cinématographique française des douze derniers mois.
Et le premier de la classe en terme de rentabilité est "Les Kaïra". La comédie de et avec Franck Gastambide a bénéficié d'un budget de 4 millions d'euros et a séduit 1 million de spectateurs, soit une très belle rentabilité de 209%. Un chiffre qui justifie la volonté du réalisateur et de Gaumont de mettre en chantier une suite.
La comédie de Bruno Podalydès, "Adieu Berthe ou l'enterrement de mémé", portée par Denis Podalydès et Valérie Lemercier, affiche de son côté 162% de rendement grâce à 3,4 millions d'euros de budget et 665.000 entrées. Quant à l'adaptation de la pièce de théâtre "Le Prénom", par Alexandre de la Patellière et Matthieu Delaporte avec Patrick Bruel, elle a attiré de 3,3 millions de personnes dans les salles et n'a coûté que 11 millions d'euros, soit une rentabilité de 156%.
1. "Les Kaïra" (209% de rendement)
Budget : 4 millions d'euros / Entrées : 1 million
2. "Adieu Berthe ou l'enterrement de mémé" (162% de rendement)
Budget : 3,43 millions d'euros / Entrées : 665.000
3. "Le Prénom" (156% de rendement)
Budget : 11,03 millions d'euros / Entrées : 3,3 millions
4. "Kirikou et les hommes et les femmes" (128% de rendement)
Budget : 6,92 millions d'euros / Entrées : 1,1 million
5. "Et si on vivait tous ensemble ?" (116% de rendement)
Budget : 3,73 millions d'euros / Entrées : 520.000
6. "Camille redouble" (109% de rendement)
Budget : 6,69 millions d'euros / Entrées : 872.000
7. "Le fils de l'autre" (103% de rendement)
Budget : 2,67 millions d'euros / Entrées : 251.000
8. "Les infidèles" (100% de rendement)
Budget : 12,01 millions d'euros / Entrées : 2,3 millions
9. "Du vent dans mes mollets" (98% de rendement)
Budget : 5,23 millions d'euros / Entrées : 615.000
10. "Mince alors !" (97% de rendement)
Budget : 7,51 millions d'euros / Entrées : 1,4 million