Les Suisses disent "non". Dimanche 4 mars, comme le rapporte l'AFP, les citoyens helvétiques ont refusé à 71,6 % l'initiative populaire "No Billag", qui proposait de supprimer la redevance dans l'audiovisuel public, "Billag" étant le nom de l'organisme qui collecte la redevance en Suisse. L'ensemble des cantons de la confédération a finalement voté "non", alors que le oui avait un temps eu les faveurs des sondages.
La votation avait été portée par un comité de jeunes députés issus de l'Union démocratique du centre (UDC) et du Parti libéral. Il dénonçait le coût de la redevance ainsi que la gabegie de l'audiovisuel public, la société suisse de radiodiffusion (SSR). Dans le pays, tous les citoyens doivent s'acquitter d'une redevance d'un montant équivalent à 387 euros par an (près de 450 francs suisses), l'une des plus élevées d'Europe.
La suppression de la redevance aurait sans doute signé la mort du service audiovisuel public suisse. La SSR, qui emploie environ 6.000 personnes, et près du double en comptant les emplois indirects, est en effet financée à 75% par la redevance. Désireux de montrer qu'il a malgré tout compris le message, le groupe audiovisuel public a annoncé dans la foulée des résultats du référendum un plan d'économies de 100 millions de francs suisses, mis en oeuvre dès 2019 et sur cinq ans. "Un plan détaillé sera adopté et des informations plus précises délivrées d'ici l'été", a annoncé le président de la SSR, Jean-Michel Cina.
Le 18 février dernier, "Les dessous de l'écran" sur RTL, en partenariat avec puremedias.com, évoquait les enjeux de cette votation.