La fin d'un combat. Daniel Mermet, l'animateur de "Là-bas si j'y suis" sur France Inter, avait vu son émission supprimée de la grille à la rentrée 2014. Il avait dès lors contesté son licenciement devant la justice. Selon l'AFP, après un premier jugement favorable, Daniel Mermet vient d'obtenir à nouveau gain de cause en appel.
La décision rendue hier par la Cour d'appel de Paris confirme qu'il a été licencié il y a trois ans "sans cause réelle ni sérieuse". En première instance, tous les CDD que Daniel Mermet avait cumulés depuis son premier contrat en 1976 avait été requalifiés en CDI. Radio France avait été condamnée à verser 111.000 euros au titre de cette requalification en CDI et d'une indemnité de départ à la retraite.
En appel, ces indemnités ont été triplées. Dans le détail, Radio France, qui n'a pas souhaité commenter cette décision, devra verser 139.520 euros à titre d'indemnité légale de licenciement, 140.000 euros de dommages et intérêts et 16.785 euros pour son indemnité de préavis. En revanche, Daniel Mermet n'a pas été suivi sur sa demande de reconnaissance de la qualité de "journaliste", ce qui le prive de la prime d'ancienneté et des 13e mois qu'il réclamait. Pour la justice, il reste le "producteur délégué" de l'émission.
Daniel Mermet estime désormais que "la page est tournée". Dans son émission, à l'antenne depuis 1989, il abordait des sujets rarement entendus ou vus ailleurs. "Là-bas si j'y suis" avait été supprimée de la grille de France Inter à la rentrée 2014. Laurence Bloch, la patronne de la station, avait justifié cette décision par une baisse d'audience, avec 100.000 auditeurs perdus en deux ans. La manifestation organisée par des auditeurs devant la Maison de la radio n'y avait rien changé. Daniel Mermet s'était dit à l'époque "consterné" par cette décision, la qualifiant de "politique". L'animateur ne s'était pas laissé abattre et avait ressuscité son émission sur internet début 2015.