Une réunion de courte durée. Hier soir, une délégation de représentants d'ONG et de syndicats de journalistes opposée à la proposition de loi "Sécurité globale" a été reçue par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Cette réunion faisait suite aux manifestations contre la proposition de loi controversée, organisées un peu partout en France samedi dernier, et qui ont rassemblé près de 20.000 personnes.
La réunion d'hier a finalement tourné court, les représentants des ONG et syndicats de journalistes ayant décidé de claquer la porte. Ils demandent dorénavant à être reçus par le premier ministre, Jean Castex. "Le ministre de l'Intérieur nous a fait une réexplication de texte de la proposition de loi 'sécurité globale'' et du nouveau schéma national du maintien de l'ordre (SNMO)", a indiqué lors d'un point presse Emmanuel Poupard, premier secrétaire général du Syndicat national des journalistes (SNJ) et membre de la délégation composée d'une quinzaine de personnes. "Nous avons posé comme préalable à toute discussion le retrait des articles 21, 22 et 24 et du SNMO. On a un ministre qui nous a endormis en proposant quelques améliorations par-ci, par-là, il n'en est pas question, donc nous avons décidé collectivement de quitter la réunion et nous en appelons à Monsieur le premier ministre Jean Castex", a-t-il poursuivi.
La proposition de loi "Sécurité globale" fait depuis plusieurs jours l'objet d'une intense polémique. En discussion au parlement, son article 24 a été voté vendredi par l'Assemblée nationale, et entend pénaliser la diffusion malveillante d'images de policiers lors de manifestations. Il soulève ainsi l'indignation des organisations de journalistes et des défenseurs des libertés publiques.
"La proposition de loi relative à la sécurité globale et notamment son article 24 suscite de légitimes interrogations", a pour sa part estimé Roselyne Bachelot la semaine dernière, prenant ainsi ses distances avec son collègue de l'Intérieur. La ministre de la Culture a précisé que "le gouvernement, après concertation, a déposé un amendement qui précisera les dispositions de l'article 24 pour clarifier qu'elles ne sauraient porter atteinte au droit d'informer et que le nouveau délit ne soit constitué que si le but de porter atteinte à l'intégrité physique et psychique est manifeste".