Après le rachat des chaînes du groupe Lagardère, M6 est prête à franchir une nouvelle étape. Nicolas de Tavernost, président du directoire du groupe, est interrogé ce vendredi dans "Le Figaro" sur la réforme de l'audiovisuel que prépare actuellement le gouvernement et dont les premières pistes ont été dévoilées cette semaine. "Les annonces du gouvernement corrigent enfin une situation totalement anormale qui a permis d'ouvrir les portes du marché français aux acteurs américains, dans une sorte d'esprit masochiste", juge le dirigeant.
La réforme promet par exemple d'autoriser les chaînes de télévision à produire davantage en interne avec un quota qui serait porté à 50% de production dépendante. A la question de savoir si M6 envisage dans cette perspective d'acquérir un producteur, à l'image de ce qu'a réalisé TF1 avec Newen Studios, devenue en 2018 une filiale de production appartenant à 100% au groupe de Gilles Pélisson, son concurrent ne ferme pas la porte. "Si les mesures annoncées sont confirmées, nous pourrons nous impliquer davantage dans la production, par exemple en nous associant avec des producteurs indépendants", analyse le patron du groupe M6.
Et de conclure : "Nous pourrions envisager, en ce cas, la production d'un feuilleton quotidien". Même si le dirigeant en reste pour l'heure au stade de la réflexion, ce projet verrait M6 entrer dans le cercle fermé des chaînes productrices de feuilletons quotidiens en France ; un domaine pour l'heure occupé par TF1 avec "Demain nous appartient" produit par sa filiale Newen et par France 2 avec "Un si grand soleil", développé par la filiale de production de France Télévisions. Sur France 3, "Plus belle la vie", le doyen des feuilletons français, est développé par un producteur extérieur, en l'occurrence Newen.