A chaque jour, son lot d'incidents. Le débat autour du mariage pour tous à l'Assemblée nationale n'en finit plus à tel point que certains députés perdent leur sang froid. Ce fut le cas cette nuit, vers 2 heures du matin, quand Hélène Bekmezian, journaliste au Monde présente pour suivre les débats, a été prise à partie. Assise en tribune presse juste au dessus des rangs du PS, elle décide de se déplacer vers la droite, pour "voir un peu si l'ambiance qui se dégage de ces bancs était différente", explique-t-elle sur son blog. Une bien mauvaise idée...
Arrivée au niveau des députés UMP, elle se met alors à rédiger un tweet sur son téléphone portable. Mais les élus présents dans l'hémicycle, croyant qu'elle prenait des photos, l'interpellent. "Il est interdit de faire des photos ! ( ...) Madame la présidente, on a un problème ici !", lancent-ils à tour de rôle. "Puis trois, quatre, cinq, six députés qui se lèvent de leur siège, s'agitent et me montrent du doigt en étant de plus en plus véhéments pendant que j'essaie de leur dire que 'je ne fais pas de photos'. C'est peine perdue et ils vocifèrent tellement que je ne comprends même plus ce qu'ils disent", raconte la journaliste sur son blog.
Visiblement agacée par cette agression verbale et nocturne, elle essaye de se justifier. En vain. "Rien n'excuse une telle agressivité, une telle haine dans le regard et dans les gestes. D'autant que je me trouvais en fait sans le savoir en tribune du public. Ce qui veut dire que les députés de la droite hurlaient sur quelqu'un qu'ils pensaient être une personne lambda du public... Merveilleux", explique-t-elle.
Elle décerne ainsi "la palme de l'agressivité" à deux députés UMP, Laurent Wauquiez et David Douillet, qui ont été particulièrement actifs pendant cet échange. L'ex-champion olympique de judo l'a même pointée du doigt, invitant les huissiers à aller à sa rencontre "pour y voir plus clair". Ils s'approchent alors de la journaliste. "Après avoir expliqué ma situation, ces dames et messieurs n'ont trouvé qu'une seule chose à me dire : "remettez vos chaussures mademoiselle". Quand on vous dit que ce débat touche le fond", conclut Hélène Bekmezian.