Chaque mardi à 20h45 sur France 5, "Le monde en face" explore la société, nos comportements, nos combats et nos évolutions, en France et à l'étranger. Après les soirées autour des violences faites aux femmes, de la précarité ou encore de la dette, la chaîne s'engage ce soir dans le combat contre la dépendance à l'alcool, véritable enjeu de santé publique, avec un documentaire "La vie après l'alcool", suivi d'un débat de 50 minutes. Présenté par Marina Carrère d'Encausse, ce débat abordera le piège de la consommation excessive d'alcool, les solutions pour s'en libérer et pour l'éviter avec le témoignage et l'expertise de ses invités. A cette occasion, puremedias.com a rencontré l'animatrice de France 5.
Propos recueillis par Florian Guadalupe.
puremedias.com : Pourquoi s'intéresser à l'alcoolodépendance ce soir?
C'est un problème important dans notre pays. Notre objectif est d'essayer de définir de quoi il s'agit, qui ça concerne, ce que veut dire "être alcoolodépendant". Il y a les buveurs excessifs et les alcoolodépendants, ce n'est pas forcément la même prise en charge. Il existe différents types d'alcoolisme, avec des profils très variables, comme l'alcoolisme mondain qui fait basculer. L'idée est d'expliquer que cela peut toucher absolument tout le monde, dans n'importe quel milieu, dans n'importe quelle profession. A la suite de ces témoignages, on va essayer de comprendre comment on peut s'en sortir avec des témoins. Puis, en plateau, il y aura un addictologue qui va donner quelques ficelles pour essayer de trouver des solutions.
A qui allez-vous vous adresser ?
A tout le monde ! On verra un jeune homme qui a basculé dans l'alcoolodépendance à 18 ans. Mais il y a aussi une femme dont la mère était alcoolodépendante et qui en a beaucoup souffert. On parlera aussi de ces personnes qui boivent un peu trop mais n'osent pas se l'avouer. Cela s'adresse aussi aux parents qui ignorent comment se comporter avec leurs gamins qui boivent trop ou qui ne savent pas du tout où ils en sont avec leur consommation.
Est-ce un sujet tabou dans les médias ?
Oui. L'homme alcoolodépendant, ce n'est pas tabou. Mais la femme alcoolodépendante et les jeunes alcoolodépendants, ça l'est, parce qu'on a un problème en France de culture de l'alcool, de la façon dont on peut boire bien et des quantités qu'on peut prendre. On est quand même dans une ambiguïté de discussion qui est assez étonnante. La loi Evin sur la publicité pour l'alcool a été remaniée pour défendre notre culture du vin ! Ce n'est pas un sujet simple à aborder, il faut le faire de manière franche et carrée.
Comment convaincre des anciens alcoolodépendants de venir témoigner à la télévision ?
Ceux qui en ont vraiment beaucoup souffert et qui ont complètement arrêté ont une vraie fierté. Quand ils voient les dégâts que ça a provoqué chez eux, ils ont envie d'aider les autres. C'est un domaine dans lequel il y a des groupes de parole, beaucoup d'associations. Mais s'ils sont en rechute, en général, ils ne sont pas fiers et ne veulent pas venir en parler.
Combien de temps, vos équipes et vous, ont travaillé sur ce sujet ?
Plusieurs mois car nous avons suivi les témoins sur la longueur. Il fallait arriver à entrer dans leur intimité, qu'ils acceptent de se livrer sur des choses douloureuses, parfois honteuses. Nous, on a travaillé un bon mois pour assurer le débat de 50 minutes, il fallait qu'on trouve vraiment les bons témoins qui avaient chacun quelque chose de différent à apporter.
Quelles vont être les futures thématiques du "Monde en face" ?
Le prochain sera sur les conseillers qui nous gouvernent. Ces gens qui sont dans l'ombre ou pas de l'organigramme des cabinets ministériels, à l'Elysée ou à Matignon. On verra quels rôles ils ont vraiment dans les décisions et dans les lois.