En marche. Après avoir attendu la fin de la primaire de la droite, puis celle de la gauche, Marine Le Pen va lancer sa campagne médiatique pour l'élection présidentielle française dès ce mois de février. Dès samedi prochain, la patronne du Front national organisera à Lyon des "Assises" sur la présentation et l'explication de texte du projet présidentiel, suivies d'un grand meeting. Puis, elle fera son grand retour à la télévision le 9 février dans "L'Emission Politique" de France 2, après avoir mis son veto pour que sa nièce n'y aille pas en fin d'année dernière.
Pour certains, l'absence médiatique de la présidente du Front national semblait relever d'une stratégie, visant à éviter de brouiller son message en s'invitant dans les querelles d'autres partis, ou à forcer les chaînes à rattraper leur retard en ce début 2017. Les sceptiques ne seront donc pas surpris de voir que Marine Le Pen s'est plainte du temps de parole accordé au parti frontiste dans les médias, à travers une lettre ouverte envoyée hier au président du CSA, Olivier Schrameck.
"Dans la plupart des médias, le Front national accuse un retard considérable", s'agace-t-elle, dénonçant la trop grande place qu'auraient prise les deux primaires dans les rédactions. "Elles ont relégué le mouvement que je préside, pourtant en tête des intentions de vote, à une place subalterne, contrairement à ce que préconisent toutes les règles de répartition du temps d'antenne que votre institution est chargée de faire respecter", a souligné la candidate à l'Elysée, ajoutant que "les allégations de M. Field sur les refus qu'il prétend avoir subis sont bien évidemment infondées" et qu'"en privé", certaines chaînes ont reconnu avoir "des retards de plusieurs heures" pour le FN.
Pour Marine Le Pen, "une telle inégalité" à quelques mois de la présidentielle "est tout simplement inacceptable" et elle s'indigne contre le CSA, qui "ne peut pas admettre qu'un trait soit tiré sur des mois de traitement inéquitable". De ce fait, la cheffe du parti demande au Sages de l'audiovisuel "de prendre les dispositions nécessaires pour reporter les heures dues au Front national sur la période qui s'ouvre le 1er février". Rappelons que si la diversité des visages du FN dans les médias est assez faible, le vice-président du parti, Florian Philippot est omniprésent dans la plupart des médias, arrivant souvent en tête du classement des hommes politiques les plus présents à la télé et à la radio.