Dernières heures de campagne et ultime coup de griffe de Marine Le Pen à l'encontre de Jean-Luc Mélenchon... et des médias. La finaliste de la présidentielle et candidate à sa réélection dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais était interrogée, ce vendredi matin, par Apolline de Malherbe sur BFMTV et RMC. A l'heure du bilan de cette campagne des législatives, la journaliste a opposé l'omniprésence de Jean-Luc Mélenchon dans le débat à la discrétion de Marine Le Pen. "Sur les législatives, on peut se dire 'Chapeau Mélenchon' quoi ?", a lancé Apolline de Malherbe. Avant d'interpeller la fondatrice du Rassemblement national : "'Chapeau Mélenchon'. Il s'est mis au centre du jeu et vous, vous étiez où?".
Marine Le Pen s'est d'abord étonnée de cette question. "Avant même que l'élection ait lieu, vous avez déjà décidé (du résultat, ndlr)...". "Ce qui est sûr", l'a coupée la journaliste, "c'est qu'honnêtement, regardez les sondages, sa stratégie, pour l'instant, paye". L'intervieweuse politique de BFMTV et RMC évoquait ici notamment le slogan scandé par Jean-Luc Mélenchon durant cette campagne : "Elisez-moi Premier ministre". Et Marine Le Pen de tacler : "Mais dites moi, la stratégie de quoi ? De plaire aux médias ? Mais il n'a pas besoin de stratégie, non mais il n'a pas besoin de stratégie. Jean-Luc Mélenchon est le chouchou des médias", a affirmé Marine Le Pen, avant d'être contredite par Apolline de Malherbe.
Mais Marine Le Pen a poursuivi son analyse : "Il est le chouchou des médias pour une raison simple, c'est qu'il y a dans les rédactions des médias, de manière majoritaire, des électeurs de Jean-Luc Mélenchon". "Vous le savez ça vous ?", l'a reprise, étonnée, la journaliste. "Des sondages sont faits régulièrement dans les rédactions, à Science-Po etc... Et il fait 88% ou des choses comme ça".
Si puremedias.com n'a pas trouvé trace d'un tel résultat récemment, notre site a relayé, il y a dix ans, une "consultation" Harris Interactive pour le magazine "Médias", selon laquelle 74% des journalistes avaient voté à gauche en 2012. 39% avaient déposé un bulletin François Hollande dans l'urne au premier tour de l'élection présidentielle, contre 19% pour Jean-Luc Mélenchon et 3% pour Marine Le Pen.
"Les médias ont fait mine de croire à son énorme mensonge. Personne de sérieux ne (le) croit en réalité...", a poursuivi Marine Le Pen. "Vous, vous prenez les Français pour des idiots, moi sûrement pas. Moi je leur dis la vérité. Jean-Luc Mélenchon a zéro chance d'être Premier ministre. Zéro, voilà. Je l'ai dit, il a moins de chance d'être Premier ministre que moi de gagner au Loto sans jouer."
Et de conclure : "Et venir vendre (aux Français) une fable (...) ce n'est pas le choix que je fais. Alors peut-être, ai-je eu tort puisqu'effectivement tous les journalistes se sont précipités. Mais honnêtement, Mme de Malherbe, moi je serais venue le lendemain de l'élection présidentielle en disant 'Je vais être élue Première ministre, l'intégralité des journalistes auraient, sur les plateaux de télévision, dit que j'étais une menteuse, une mégalo, une mythomane. Là, tout le monde fait mine d'y croire".
Marine Le Pen oublie toutefois de préciser que sur cette même antenne de BFMTV, la journaliste Amandine Atalaya, qui remplaçait Apolline de Malherbe en mai dernier, avait eu un échange tendu avec Alexis Corbière, député La France insoumise, sur ce même sujet. La journaliste avait alors estimé que LFI vendait "du vent aux Français" en proposant "d'élire Premier ministre" Jean-Luc Mélenchon. puremedias.com vous propose de visionner la séquence.