Bientôt du changement dans les pubs à la télé, à la radio et dans la presse. Invitée ce matin de la matinale de France Inter, Barbara Pompili a présenté son projet de loi "portant lutte contre le dérèglement climatique et renforcement de la résilience face à ses effets".
Parmi les mesures préconisées par ce texte inspiré des travaux de la convention citoyenne pour le climat, le gouvernement a repris l'idée d'une plus stricte régulation de la pub pour les "produits et services ayant un impact sur le climat excessif". Alors qu'il sera bientôt débattu au Parlement, le projet de loi devrait notamment prévoir l'interdiction de la publicité pour les produits les plus polluants et charger le Conseil supérieur de l'audiovisuel de promouvoir des "codes de bonne conduite" en matière de communication commerciale pour des produits "ayant un impact négatif sur l'environnement, notamment au regard de leur empreinte carbone".
Interrogée par Léa Salamé sur le sort réservé à la publicité pour le secteur automobile, un des plus gros annonceurs français, Barbara Pompili a tenté de préciser les contours de son projet de loi. "A terme, il n'y aura plus de publicité pour les produits polluants (...) Les voitures polluantes n'y échapperont pas", a-t-elle annoncé. La ministre de la Transition écologique a ajouté : "Soit on a des engagements volontaires des annonceurs, des médias, des filières. Si les engagement sont des vrais engagements, très bien. Moi, je crois qu'il faut quand même qu'il y a ait un contrôle du respect de ces engagements et cela pourrait être dans la loi. Si les engagements ne sont pas suffisamment sérieux, il y aura des mesures d'interdiction dans la loi", a-t-elle prévenu, précisant qu'il ne s'agissait pas d'"une menace" mais d'une question de cohérence.
"Aujourd'hui nous luttons contre le réchauffement climatique. Aujourd'hui, il y a des produits qui sont des produits qui contribuent à ce réchauffement climatique. Au nom de quelle cohérence devrait-on faire de la pub pour ça ? ", a lancé Barbara Pompili, annonçant au passage que les produits auront après cette loi un "carbone score", soit une "étiquette climat". "Quand vous allez faire vos courses, vous allez savoir si le produit que vous achetez est un produit qui porte atteinte au climat, oui ou non", a décrit Barbara Pompili. puremedias.com vous propose de revoir cette séquence.
Cette régulation plus stricte de la publicité risque évidemment d'être fraîchement accueillie par le marché de la réclame, dont les groupes audiovisuels privés pour qui l'industrie automobile est l'un des plus gros clients. Interrogé en décembre dernier par puremedias.com, Gilles Pélisson, le patron du groupe TF1, avait exprimé ses réserves sur une possible interdiction de la publicité pour certains produits, estimant que le marché était d'ores et déjà en train de prendre ses responsabilités en matière environnementale.
"Sur ces questions comme sur d'autres, le marché publicitaire a évolué et continue d'évoluer. Il n'y a pas un constructeur automobile aujourd'hui qui nous dise qu'il veut mettre en avant le diesel plutôt que l'hybride rechargeable ou la voiture électrique", avait-il estimé. Et d'ajouter : "Notre sujet est davantage d'accompagner les Français dans leurs nouvelles attentes en tant que consommateurs, et les marques en matière de responsabilité sociétale et environnementale. En revanche, arrêtons d'infantiliser les Français en voulant leur dicter ce qu'il est sain de consommer. Eux comme nous souhaitent être des acteurs engagés pour la protection de l'environnement", avait conclu le patron de TF1.