Les hommages commençaient à affluer. Mardi, en milieu de soirée, l'Agence France-Presse a annoncé le décès de Paul Quilès, ex-ministre de François Mitterrand, à l'âge de 79 ans. Une information révélée par le président du Conseil départemental du Tarn, Christophe Ramond, département dont l'ex-homme fort de la Mitterrandie est originaire. Mais l'entourage de Paul Quilès a rapidement démenti cette information auprès de l'AFP. "Mon père n'est pas mort, il est malade mais il est vivant", a expliqué une de ses filles, Emmanuelle Quilès.
Entretemps, l'information avait fait l'objet de nombreuses reprises par les médias comme "Le Monde", "Libération" et "Le Figaro", qui ont tous présenté leurs excuses à leur lectorat. "L'AFP présente toutes ses excuses à Paul Quilès ainsi qu'à ses proches", a de son côté tweeté l'agence française.
Christophe Ramond s'est exprimé en fin de soirée pour revenir sur ses propos... et pointer la responsabilité des médias dans ce dossier. "A la suite d'informations de presse faisant état de la disparition de Paul Quilès, j'ai publié un communiqué ce soir. La famille de Paul Quilès me confirme que ces informations sont erronées. A la suite de ce regrettable impair, soutien et amitié à Paul Quilès et à ses proches", a tweeté l'élu tarnais.
Le quotidien régional "La dépêche du midi" a retracé sur son site le parcours de cette fausse information. Où l'on apprend que l'alerte a été lancée à la rédaction par un de ses correspondants locaux qui lui-même l'avait appris selon lui de la part de "nombreux socialistes" avec lesquels il se trouvait en réunion. "Plutôt que de prêter crédit immédiat à cette information brute dont nous ignorons la source, nous cherchons rapidement à la vérifier", explique le quotidien, qui affirme avoir contacté le président du département du Tarn, proche de Paul Quilès, pour obtenir confirmation de la véracité de cette information.
"Dans la foulée ou presque, c'est Christophe Ramond, président du conseil départemental du Tarn qui confirme le décès de Paul Quilès auprès d'un de nos journalistes et à l'AFP notamment, qui publiera ensuite un démenti", poursuit "La dépêche du midi", qui a entretemps obtenu confirmation auprès d'un autre élu local et des fédérations socialistes de la région.
"Nous rédigeons alors un article sur la foi de ces sources, nombreuses et concordantes. Dans le même temps, d'autres élus du Tarn nous adressent leurs communiqués en hommage à l'ancien proche de François Mitterrand. Jusqu'à ce que des intimes de l'ancien ministre rétablissent la vérité et fassent savoir que Paul Quilès est toujours en vie", peut-on lire en conclusion de cet article dans lequel "La dépêche du midi" présente à son tour ses excuses.
En 2015, l'AFP avait annoncé par erreur la mort de Martin Bouygues, patron du groupe du même nom, suite à une série d'erreurs internes. L'information avait été reprise par de nombreux médias, avant d'être démentie 30 minutes après sa publication par TF1. Deux cadres de l'agence avaient démissionné suite à cette "faute inacceptable", tandis que la direction de l'AFP avait promis une remise à plat complète des procédures de vérification et de publication de ce genre d'annonces.