À l'image de bon nombre d'entreprises de services, Netflix soumet, depuis mai 2021, en avant-première à un panel de 2.000 abonnés américains ses futurs films et séries de son catalogue. L'objectif : mesurer l'engouement ou la déception générés par les productions mais aussi influer leur contenu.
Selon une information du "Wall Street Journal", repérée par "Les Échos", la plateforme, qui investit chaque année 17 milliards de dollars dans la production de contenus, songerait, dès début 2023, à agrandir ce cercle d'abonnés premium et viserait plusieurs dizaines de milliers d'utilisateurs au niveau mondial.
Soumis à un devoir de confidentialité, ces panélistes, réunis au sein du "Netflix Premium View", sont chargés après diffusion du contenu testé, de remplir un questionnaire. "Les Échos" indique que les remarques de ces critiques d'un nouveau genre ont pu contribuer au succès de "Don't Look Up : Déni cosmique". La première version du film avec Jennifer Lawrence et Leonardo Di Caprio, qui pointe du doigt l'absence de réaction générale face à un danger imminent pour notre planète, était jugée trop sérieuse par les panélistes. Le film a donc été complété avec davantage de scènes comiques.
Plus proche des attentes de ses clients, Netflix espère conquérir de nouveaux utilisateurs de sa plateforme. Après avoir connu un repli de son nombre d'abonnés au premier semestre, la plateforme est parvenue à conquérir 2,4 millions d'abonnés payants au troisième trimestre, pour un total de 223 millions de fidèles. Son dauphin, Disney+, grossit dans son rétroviseur. La plateforme aux grandes oreilles comptait au 1er octobre 2022 quelque 164 millions d'abonnés (+ 46,1 millions d'abonnés en un an).