Un discours à contre-courant. Au lendemain de la conférence de presse d'Olivier Véran, au cours de laquelle le ministre de la Santé a dévoilé une nouvelle cartographie pour suivre l'évolution de la crise sanitaire en France et annoncé la fermeture des bars et restaurants à Aix/Marseille et en Guadeloupe, le comédien Nicolas Bedos a appelé les Français à résister contre ces mesures. Dans un message publié sur les réseaux sociaux et abondamment relayé et commenté, l'intéressé invite ainsi tout un chacun à faire fi "des masques" et "des confinements", "excepté face à vos parents très fragiles (quand ils le souhaitent, ce qui n'était pas le cas de mon père, meurtri à mort d'être privé de notre amour", souligne Nicolas Bedos à propos de son illustre paternel, Guy Bedos.
Cette précision faite, l'ancien chroniqueur télé enjoint ceux qui le lisent à vivre leur vie "à fond". "Tombez malades, allez aux restaurants, engueulez les flicaillons, contredisez vos patrons et les lâches directives gouvernementales. Nous devons désormais vivre, quitte à mourir (nos aînés ont besoin de notre tendresse davantage que de nos précautions)". Et de poursuivre sur sa lancée : "On arrête d'arrêter. On vit. On aime. On a de la fièvre. On avance. On se retire de la zone grise. Ce n'est pas la couleur de nos coeurs". Dans la suite de sa philippique, Nicolas Bedos déclare être conscient que "ce texte sera couvert d'affronts", mais dit s'en moquer. "La vie est une parenthèse trop courte pour se goûter à reculons", conclut-il.
Sur le même registre, l'humoriste Elie Semoun a fait part ce jeudi matin de sa colère à l'énoncé des nouvelles restrictions en vigueur. "Il est très douloureux pour moi de l'écrire, mais le confinement a tué mon père", assure-t-il. Et d'ajouter : "Je dois rendre publique que l'arrêt obligatoire de nos visites à son Ehpad durant deux mois a accéléré son déclin, déjà fragilisé par Alzheimer".
Ce midi, depuis le Sénat où il était auditionné, Olivier Véran a dénoncé "une phrase à l'emporte-pièce" à propos de Nicolas Bedos et de son fameux, "vivre quitte à mourir". "C'est un effet de tribune, c'est peut-être un exutoire personnel. Je pense que dans cette période, on doit être extrêmement attentif, surtout quand on a beaucoup d'écoute autour de soi, à notre façon de nous exprimer et aux messages que nous véhiculons", a déclaré le membre du gouvernement. "Une société qui déciderait de faire l'impasse sur ses fragiles, ses précaires et de faire l'impasse sur des morts évitables, ce n'est pas une société dans laquelle j'ai été éduqué et ce n'est pas une société dans laquelle j'ai envie d'éduquer mes enfants", a ajouté le ministre de la Santé.