Le dossier brûlant de la rentrée. Ce lundi, Nicolas de Tavernost, président du directoire de M6, a accordé un entretien à "Télérama" afin d'évoquer le projet de fusion entre son groupe et celui de TF1. Cette opération, portée depuis plusieurs mois par l'ex-propriétaire des Girondins de Bordeaux, paraît mal engagé après la publication d'un rapport "pas favorable" rendu par l'Autorité de la concurrence le 26 juillet dernier. Des auditions ont lieu cette semaine devant le régulateur et la décision finale sera rendue en octobre.
"Tant que la guerre n'est pas finie, on reste concentré sur l'objectif ! C'est vrai que le rapport d'instruction n'est pas favorable. Mais on a déjà vu des décisions aller dans un sens inverse, je pense par exemple à la fusion Fnac-Darty. Je reste convaincu que cette opération défend l'intérêt général", a déclaré Nicolas de Tavernost, expliquant que "l'intérêt de la fusion" est "de développer une offre de streaming pour reconquérir les jeunes, créer de nouveaux programmes, aller prendre des talents et faire de nouveaux films".
Le patron de la Six a souligné le danger de la montée en puissance des plateformes de streaming comme Netflix, Amazon, Youtube, mais aussi des réseaux sociaux comme TikTok. "Youtube est devenue la première chaîne française, les gens y passent plus de temps en moyenne que sur TF1 ! Si on ne tient pas compte de ces évolutions, les plus structurantes depuis trente-cinq ans que je fais de la télé, on va dans le mur", a-t-il poursuivi. Et de rappeler : "Depuis que nous avons annoncé cette opération de fusion, en mai 2021, beaucoup d'événements nous donnent raison. La publicité va arriver sur Netflix et sur Disney+. Amazon, qui en diffuse déjà, a chipé une partie de Roland-Garros au service public".
Nicolas de Tavernost a constaté que Salto, la plateforme de streaming française, "n'a pas pu se développer autant que voulu à cause de contraintes liées à (sa) concurrence avec TF1" : "Mais on a quand même séduit 700.000 abonnés !". "Si cette opération ne se fait pas, ce sera un énorme échec pour la France qui avait l'occasion de montrer la voie en Europe", a déploré le dirigeant.