La complainte des oubliés commence. Dans un courrier adressé à la présidence de France Télévisions, dont l'AFP a eu copie, Ian Brossat, tête de liste du PCF aux Européennes, a protesté contre "l'anomalie démocratique" de la décision de France 2 de ne pas le convier pour un débat entre candidats dans "L'émission politique" du jeudi 4 avril prochain. Pour rappel, premier grand débat des européennes, celle-ci réunira les têtes de liste des principaux partis. Sont ainsi attendus Jordan Bardella (RN), François-Xavier Bellamy (LR) ou encore celui ou celle qui portera la liste LREM et dont l'identité n'est pas encore connue.
"Nous avons appris que France 2 ne jugeait pas utile d'inviter le Parti communiste le 4 avril. Son effacement serait, sur la première chaîne du service public, une véritable anomalie démocratique", est-il écrit dans le courrier de Ian Brossat. Celui qui est également en charge du logement à la mairie de Paris rappelle que le PCF est "présent dans les deux assemblées, avec plus de trente parlementaires" et compte "plus de 7.000 élus locaux et nationaux" ainsi que "plus de 800 maires et trois parlementaires européens".
"Nous sommes le seul parti parti de gauche à avoir rejeté tous les traités européens libéraux depuis le début de la construction européenne", a ajouté l'élu dans son courrier, arguant par ailleurs que le PCF propose "la seule liste du paysage français à inclure dans ses rangs plus de la moitié d'ouvrières et d'ouvriers, de femmes et d'hommes employés". À noter que, selon l'AFP, Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, a également protesté auprès de BFMTV contre son absence programmée au débat qui opposera six chefs de partis mercredi prochain. Le PCF n'a, en revanche, pas réagi contre CNews, qui ne l'a pas non plus convié à son débat entre chefs de partis qui se tiendra le 10 avril prochain.
Cette protestation - qui en appelle peut-être d'autres - n'est pas sans rappeler la croisade de Nicolas Dupont-Aignan contre TF1 lors de la présidentielle de 2017. Le candidat de Debout la France s'était étranglé de ne pas être invité au fameux débat à cinq de la Une. Il avait été jusqu'à saisir le Conseil d'État. Lequel avait considéré qu'il ne s'agissait pas d'une "atteinte grave et manifestement illégale au pluralisme de l'expression des courants de pensée et d'opinion", donnant ainsi raison à TF1.