Cette semaine, chose rarissime, Martin Bouygues, le propriétaire de TF1, et Nonce Paolini, son PDG, accordent une interview croisée dans les colonnes du "Film Français" pour les 40 ans de la première chaîne, pourtant fêtés en janvier dernier. Alors que le mandat de Nonce Paolini à la tête de la Une se termine le 1er avril prochain, et que son successeur devrait être dévoilé le 28 octobre prochain pour cinq mois de transition, Martin Bouygues affiche la "confiance absolue" qu'il a avec le futur ex-dirigeant de la Une.
"J'ai avec Nonce des rapports de travail et d'amitié très complices depuis plus de 30 ans. On communique chaque jour que Dieu fait. Bien entendu, sa succession est un sujet dont nous parlerons. Il sera traité en son temps", déclare-il en refusant de participer aux "spéculations", sur le nom du successeur de Nonce Paolini. Après avoir vanté les qualités du dirigeant de sa filiale, il explique qu'il va lui confier "d'autres tâches à (ses) côtés parce que c'est quelqu'un en qui j'ai une confiance absolue".
Parmi les sujets d'actualité abordés par les deux dirigeants, l'évolution de la réglementation des parts de coproduction des chaînes lors de la production de fiction télévisée mais surtout le projet de Delphine Ernotte, la nouvelle dirigeante de France Télévisions, qui souhaite lancer une chaîne d'info en continu. Nonce Paolini se montre très sévère avec ce projet. "Je n'ai pas bien compris de quoi il s'agit. Une chaîne numérique ? Une chaîne TNT ? Ce n'est pas sérieux. France Télévisions doit d'abord améliorer sa gestion et se concentrer sur une offre de qualité originale. Pourquoi lancer une chaîne info ? Il y a déjà une ofre d'information publique très large et qui marche très bien", lance celui qui tente de faire passer LCI en gratuit.
Nonce Paolini tâcle la gestion du groupe public. "Sans vouloir polémiquer, je rappelle que les dix dernières années, les chaînes privées ont réduit leurs coûts pour faire face au morcellement (des audiences, ndlr) et à la baisse du marché publicitaire alors que les chaînes publiques ont augmenté leurs coûts et leurs recettes et vu leur audience baisser...", ajoute-t-il.