Nonce Paolini met un peu plus la pression sur les pouvoir publics. Lors d'une rencontre avec des journalistes à laquelle puremedias.com assistait ce matin, le PDG du groupe TF1 a assuré que la chaîne d'informations du groupe, LCI, "fermerait" si elle ne passait pas sur la TNT gratuite. Echéance fixée : le 1er janvier 2015. "Basculer LCI en gratuit n'est pas un choix mais une nécessité, l'avenir de LCI est en clair", a expliqué le PDG de TF1, estimant qu'il y avait "de la place pour une troisième chaîne d'informations".
Depuis plusieurs mois déjà, Nonce Paolini bataille dur pour offrir un nouvel avenir à LCI. Le projet de loi audiovisuel, qui passe demain au Sénat, pourrait l'y aider. Il comprend un amendement en or qui propose une modification de l'article 42-3 de la loi du 30 septembre 1986 et permet au CSA d'autoriser les chaînes à passer de la TNT payante à la TNT gratuite. Un amendement qui a été modifié au Sénat pour être plus restrictif. Ainsi, le CSA devrait s'assurer que tout passage d'une chaîne payant au gratuit ne bouleverse pas les équilibres du secteur, notamment publicitaires.
Cet amendement surprise, fruit d'un intense travail de lobbying du groupe TF1, n'est pas vraiment du goût de tout le monde. BFMTV et i>TELE, deux seules chaînes infos de la TNT, sont montées au créneau pour dénoncer ce texte voté en catimini. "On nous parle d'une petite loi sur le CSA, puis sort un amendement de portée considérable sans que l'on nous en ait parlé ! (...) Il n'y a pas la place pour trois chaînes d'information. LCI ne réussira pas. Et nous, comme i-Télé, nous serons affaiblis. C'est mauvais pour le pluralisme, contrairement à ce qu'on nous dit", a dénoncé Alain Weill, le patron de BFMTV, dans Le Monde.
L'éventuel basculement de LCI sur la TNT effraie depuis plusieurs années les deux chaînes, aux équilibres financiers fragiles. i>TELE, BFMTV et certains acteurs historiques de la TNT estiment que le marché publicitaire n'est pas extensible et qu'il ne peut absorber de nouvelles chaînes. Le CSA ne semble pas de cet avis : dans son dernier rapport annuel, il proposait de "favoriser le passage de la TNT payante à la TNT gratuite". Olivier Schrameck, le nouveau patron de l'Autorité, voudrait que le critère d'appréciation soit désormais "culturel et économique", et non plus "juridique".
D'autres acteurs pourraient profiter de cette modification de la loi, comme Paris Première, appartenant au groupe M6. Depuis l'explosion de la TNT, LCI n'a pas trouvé de modèle viable sur la TNT payante et Nonce Paolini agite cette fois le chiffon rouge de l'emploi pour sensibilier sénateurs et députés. LCI compte dans ses effectifs 200 personnes dont une centaine de journalistes.