Malgré un premier refus du Conseil supérieur de l'audiovisuel fin 2011, TF1 et M6 ne désarment pas. Les deux groupes souhaitent toujours que leur chaîne LCI et Paris Première quittent la TNT payante pour rejoindre l'offre gratuite, déjà riche de 25 chaînes. Pour Nonce Paolini et Nicolas de Tavernost, LCI et Paris Première sont fragiles économiquement en raison d'un bassin de téléspectateurs limité. Pour assurer leur survie, un passage en clair est indispensable selon eux, surtout pour LCI dont les pertes cumulées depuis 2007 dépassent les 30 millions d'euros.
Le nouveau patron du CSA, Olivier Schrameck, semble davantage disposé que son prédecesseur à cette possibilité. Dans ses propositions de modifications législatives et réglementaires répertoriées dans le rapport annuel 2012, le Conseil note qu'il souhaite "favoriser le passage de la TNT payante à la TNT gratuite" alors qu'une telle possibilité reste à ce jour interdite par la loi. La petite phrase a visiblement déplu au groupe Canal+, qui s'est opposé à un transfert de LCI sur la TNT gratuite.
Editeur de la chaîne concurrente i-TELE, Canal+ a estimé qu'un passage de LCI au gratuit serait "une très mauvaise idée" sur BFM Business. "Cette décison serait mauvaise, non pas pour protéger i-TELE ou BFM TV. Mais, à partir de LCI qui souffre économiquement, il y aurait trois malades, a expliqué Bertrand Méheut. Cela ne me semble pas raisonnable. La taille de la France ne permet pas de justifier économiquement trois chaînes gratuites. Et le CSA n"aurait pas attribué deux fréquences à des chaînes d'information gratuites s'il avait su (qu'il aurait fallu) en donner une autre quelques années plus tard". Rappelons que le groupe NextradioTV, qui possède BFM TV, s'était lui aussi opposé à une telle évolution de LCI.