La charge est violente. Elle est signée Ollivier Pourriol, chroniqueur dans "Le Grand Journal" la saison passée. Après la sortie de son livre sur les coulisses de l'émission, "On/Off" (Ed. Stock), dont puremedias.com a publié les bonnes feuilles en exclusivité, le philosophe explique sa démarche à nos confrères de Télérama cette semaine. Avec ce recueil de conversations entre lui et sa rédaction en chef, les chroniqueurs ou encore le staff technique, Pourriol voulait se "réparer", après "une expérience violente", une "souffrance physique".
"Dans cette grande machine à laver le cerveau qu'est 'Le grand journal', je me suis retrouvé dispersé, psychiquement atomisé, désintégré", explique-t-il. Il assure n'avoir pris aucune note au cours de cette première expérience télé, "les conversations entre les personnes de l'équipe étaient assez rares pour qu'on s'en souvienne et les propos tenus tellement hallucinants qu'ils se sont gravés dans mon cerveau", assure-t-il.
Dans "On/Off", Pourriol décrypte les méthodes de fabrication de l'infotainment, ces formats où l'information et le divertissement se mêlent et se confondent à la télévision. Un ouvrage qui ne surprendra aucun des professionnels de la télévision. Ces codes, anecdotes, décrits par l'ex-chroniqueur, sont communs à la plupart des talk à la télévision. "On/Off", c'est plutôt l'histoire d'un recrutement raté. Celle d'un romancier, parfois confondant de naïveté, tombé dans le grand chaudron de la télé où "tout le monde a l'air d'être cool, mais ne l'est pas du tout."
Il avoue être resté pour son salaire, 10.000 euros par mois, "le prix de (sa) douleur". A l'équipe du "Grand Journal", qui l'a invité à venir vendre son livre en plateau, il a opposé un refus. "Ce serait nier tout ce que j'ai fait. Le pire piège, ce serait de rire ensemble de toute cette comédie. Pour rire ensemble, il faut avoir confiance", explique-t-il. "Je ne reconnais pas l'entreprise que je dirige dans les écrits d'Ollivier Pourriol, a réagi pour sa part Renaud Le Van Kim, producteur du format. Je n'aimerais pas y bosser, sincèrement (...) Il a transposé au premier degré des propos qui ne sont que des vannes au second degré". Canal+ assure que Pourriol ne sera pas boycotté pour autant, il continue de participer à une émission du groupe, "Le cercle".