
Leckie blessé, Sidney de retour aux USA, Sledge continue d'occuper le devant de l'écran. Dernière étape pour sa compagnie, chargée de finir de nettoyer l'île de Peleliu. Mais plus ils avancent, plus la résistance est acharnée, et l'avancée se fait maintenant au milieu de piles de corps décharnés. Les rares moments de silence sont brisés par le gargouillis de gerbes de sang qui giclent de crânes encore chauds. Attention, ce résumé est bourré de spoilers !
En se remémorant les combats, Sledge compte les jours sur l'île. Loin du boy scout motivé de partir défendre son pays, il semble de plus en plus abattu. Et pour preuve, après une courte matinée de repos, ils partent à l'assaut des derniers bastions de l'île, une série de bunkers et de grottes dissimulées dans les collines, où les attendent des centaines d'hommes, tapis dans l'ombre. Au moment de leur départ, leur chemin croisera celle du régiment qu'ils viennent remplacer, blessures à l'air, mines déconfites. Pas de quoi rassurer.
De son côté, John Basilone commence à refaire son apparition. Assis sur sa chaise, il écoute, dépité, les discours guerriers visant à électriser la foule (et récolter des bons de guerre), discours exagérés sur ses faits de guerre. Mais lui ne recherche que la violence, une torture qu'il va lui-même s'infliger, jouant des jours entiers, sans dormir, au golf, pour mieux se glisser dans son image de bon américain, les mains en sang accrochées au club. Ses souvenirs le hantent toujours.
Retour violent auprès de la compagnie de Sledge. Alors qu'ils entament leur progression, réfugiés derrière un bunker, ils se rendent compte que celui-ci est toujours occupé. Ce qui suivra ne sera qu'une série de combats violents, à la grenade, au fusil, et au lance-flamme, face à des soldats qui n'abandonnent qu'une fois morts.
Loin, trop loin des idéaux, et de la Bible, de Sledge, qui se demande pourquoi ils ne se rendent pas. Maintenant, les Yankees ne se contentent pas d'arracher les dents en or des cadavres, ils se servent directement sur les blessés. Il ne pense plus qu'à ça, jusqu'à ce qu'une nouvelle mission lui soit confiée. Face à l'hécatombe, il s'improvise brancardier, transportant des soldats qui arrivent, de l'autre côté de la ligne de front, le corps criblé de balles. Même les plus durs se mettent à craquer, et le moral des soldats, partis "pour quelques jours", est en chute libre. La porte ouverte à la barbarie.
Sledge lui-même, ce gosse de l'Alabama aux valeurs brandies comme un étendard, décide de faire comme tout le monde, et veut récupérer un peu d'or dans la bouche de cadavres japonais. Craignant de lui faire subir de nouvelles nuits agitées de cauchemars, un de ses camarades l'en dissuade. Et une fois le dernier trou visité, le dernier bunker incendié, ils peuvent enfin repartir. De retour sur une île qu'ils avaient même participé à prendre quelques années plus tôt, ils n'en croient pas leurs yeux. Elle est presque devenue un paradis. En attendant le prochain départ.