Une mise en demeure est tombée. En décembre 2018, le "19/20" national de France 3 avait été pointé du doigt pour avoir masqué une partie d'une pancarte brandie par un manifestant lors d'un rassemblement des Gilets jaunes à Paris. A l'antenne, seul le mot "Macron" était apparu alors qu'il était en réalité inscrit "Macron Dégage". Cela n'avait pas échappé à des téléspectateurs, qui avaient interpellé la chaîne sur les réseaux sociaux en publiant la photo originale, obligeant Catherine Matausch, la titulaire de l'information du week-end de France 3 à présenter ses excuses dès le lendemain, au nom de la chaîne et de la rédaction, en invoquant "une erreur humaine".
De nombreux téléspectateurs et notamment l'auteur de la pancarte, Jean-Baptiste Reddé, avaient décidé de se tourner vers le Conseil supérieur de l'audiovisuel afin que cet incident ne reste pas sans conséquence pour la troisième chaîne. Celui qui se fait surnommer "Voltuan" avait saisi l'instance évoquant une "censure".
Dans une décision prise cet été et dévoilée seulement aujourd'hui par le syndicat Force Ouvrière de France Télévisions à l'AFP, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a estimé que "la diffusion d'une photographie ainsi modifiée, altérant sa signification dans un contexte particulièrement sensible", constituait "un manquement à l'exigence d'honnêteté de l'information" qui s'impose à France Télévisions, et un "manquement à l'obligation de rigueur dans la présentation et le traitement de l'information".
Le gendarme de l'audiovisuel a toutefois décidé de ne pas infliger de sanction à France Télévisions, jugeant que le groupe public n'avait pas "contesté l'existence de ce manquement" et avait "immédiatement pris l'initiative d'informer les téléspectateurs et les acteurs du secteur audiovisuel de l'erreur commise". Le CSA a également noté que la chaîne s'était "excusée" et avait "mis en oeuvre une série de mesures (...) pour éviter, à l'avenir la réitération de manquements de cette nature". De ce fait, le Conseil supérieur de l'audiovisuel a mis en demeure le groupe de Delphine Ernotte de respecter à l'avenir ses obligations en matière d'honnêteté et de rigueur de l'information.