
Le deuxième opus de Paranormal Activity reprend exactement les mêmes éléments que son prédécesseur, et comme il est sorti en France moins d’un an après le premier, il donne forcément une impression de déjà-vu. Les fans apprécieront, les esthètes n’y trouveront rien.
Paranormal Activity 2 nous présente pendant un long quart d’heure une famille moyenne américaine, de quoi donner l’impression qu’on se trouve dans une gentillette comédie familiale, avec en arrière plan un brin d’atmosphère Poltergeist et son innocent enfant au milieu. Un peu blasé, le spectateur oublie que l’horreur, comme dans les Stephen King, aime se manifester au milieu de la plus grande banalité.
Si le scénario ne brille pas, les effets de surprise horrifique restent assez puissants pour faire sursauter sur son siège au moment où on s’y attend le moins. Tout semble raté et amateur de sorte qu’on oublie d’être vigilant, et pourtant, l’horreur cachée en milieu familial finit par donner froid dans le dos quand elle s’attaque brusquement au chien pour qui on avait de la sympathie, puis à la jeune femme somnambule traînée par une force invisible hors du champ de la caméra. On se croirait chez soi quand on avait peur sans raison le soir et qu’on gardait les portes bien verrouillées. Si les comédiens n’en font pas des tonnes et ne délivrent pas une performance exceptionnelle, ils ont l’avantage de ressembler à monsieur et madame tout le monde, moteur d’identification.
D’un point de vue intellectuel, tout cela s’avère très décevant : contrairement au Projet Blair Witch, on n’apprend rien de nouveau sur le folklore et on ne plonge pas dans le domaine du diable comme dans L'exorcisme d'Emily Rose. Le petit fantôme ou esprit qu’il y a là, si c’en est un, se montre plutôt faible, pas de la trempe d’une vraie sorcière et lointain avatar du diable.
Au moins a-t-il la décence de commettre ses sombres méfaits qu’à l’heure du diable, soit vers trois heures du matin, mais la façon dont il possède sa victime manque singulièrement de vigueur : ni yeux révulsés, ni voix caverneuse comme dans Stigmata, ni sang, ni blessures visibles. Pas très gore, et au niveau zéro côté crédibilité en tant que faux documentaire (il n’arrive pas à la cheville des REC), le film se range sagement juste à côté de l’autre comme un prolongement. A voir pour Halloween, histoire de bien rigoler sans être traumatisé.