Sale temps pour la BBC. Jimmy Savile, présentateur historique de la chaîne publique britannique avait été reconnu coupable de plus de 200 viols et agressions sexuelles sur mineurs en octobre dernier. Et ce après sa mort, survenue à l'âge de 84 ans en 2011. Aujourd'hui, les familles d'une cinquantaine de vicitmes ont décidé de réclamer des dommages et intérêts.
Leur avocate, Liz Dux, a déclaré sur la BBC que Jimmy Savile "ne pouvant pas être poursuivi", puisqu'il est décédé, "la seule façon" pour les victimes "d'être indemnisées" est d'obtenir des dommages et intérêts... auprès des héritiers de l'animateur. Mais aussi de l'antenne qui l'employait, du service public de santé britannique (le NHS), des hôpitaux où il a commis ses agressions, "et partout où des abus ont été commis", a précisé la magistrate.
Des enquêtes internes sont en cours à la BBC, au NHS et dans certains des 13 hôpitaux où Savile a abusé de 214 personnes âgées de 8 à 47 ans pendant plus de cinquante ans. La cinquantaine de familles plaignantes a convenu d'attendre la fin de ces investigations pour engager pleinement la procédure de demande de dommages et intérêts. L'avocate Liz Dux a estimé que "ces enquêtes sont extrêmement importantes et [qu']il serait imprudent de demander dès maintenant des dommages et intérêts". Elle a ajouté : "Un moratoire a été accepté parmi la majorité des plaignants potentiels pour attendre la conclusion des enquêtes". De quoi souffler un moment pour la BBC, qui n'en est plus à un scandale près.
Rappelez-vous : en novembre 2012, c'est le directeur général de la BBC qui donnait sa démission. George Entwistle jetait l'éponge à cause de l'accusation infondée de pédophilie subie par Alistair Mc Alpine, un homme politique conservateur qui officiait sous le mandat de Margaret Thatcher. Jamais explicitement nommé dans "l'enquête" où il était traité comme tel, Alistair Mc Alpine avait pourtant été identifié de la plupart des téléspectateurs.