Plus que quelques heures avant que les 15 nouveaux candidats de "Top Chef" n'entrent en piste. M6 donnera en effet ce soir à 21h le coup d'envoi de la saison 10 de son programme phare. Une saison anniversaire qui fera le plein de chefs étoilés et verra Jean-François Piège prendre la tête de sa propre brigade. puremedias.com a pu interroger un des piliers de l'émission et de la chaîne, le chef Philippe Etchebest.
Propos recueillis par Christophe Gazzano.Vous entamez votre 5e saison dans "Top Chef". Vous ne ressentez aucune lassitude ?
On me l'a déjà posée un paquet de fois cette question... S'il y avait de la lassitude, si ça ne me plaisait pas, je ne le ferais pas.
Qu'est-ce-qui vous motive ?
Je trouve cela super intéressant d'aller à la rencontre de nouveaux candidats. L'échange, le partage, la transmission, c'est qui me motive. Même si on a des candidats confirmés, on a toujours quelque chose à leur apporter. Retrouver Hélène (Darroze), Michel (Sarran) et Jean-François (Piège), je trouve ça sympa, on passe de bons moments. On découvre des choses. On apprend aussi. Les candidats ont parfois des idées surprenantes qui m'interpellent et me nourrissent dans ces échanges.
La principale nouveauté de cette saison est l'arrivée de Jean-François Piège à la tête de sa propre brigade. Cela bouleverse-t-il vraiment le programme ?
Ca ne bouleverse pas radicalement cette saison mais ça ramène une petite compétition supplémentaire avec Jean-François, qui arrive et qui va découvrir ce que c'est que de diriger une brigade dans "Top Chef".
Le considérez-vous comme un concurrent sérieux ?
Je considère tout le monde comme des concurrents sérieux. J'ai l'habitude de faire du sport et de ne jamais sous-estimer mes adversaires ! Donc je me méfie de mes adversaires, si on peut parler d'adversaires bien sûr (rires).
"Camille s'est imprégnée du concours, mais à un niveau d'apprentie"
Contrairement aux autres chefs, vous avez votre propre émission, "Objectif Top Chef", qui vous permet de sélectionner un ou une candidat(e) apte à intégrer votre brigade. Considérez-vous cela comme un avantage ?
Un avantage, oui et non. L'avantage que j'ai, c'est effectivement de connaître la candidate, c'est Camille (elle a remporté la dernière saison, ndlr). L'avantage aussi c'est qu'elle s'est imprégnée du concours, de ce qu'on demande, mais à un niveau d'apprentie. La difficulté, maintenant, c'est de la mettre au niveau des professionnels. C'est un cap au-dessus quand même. Le handicap, il est là pour moi : j'ai quand même affaire à une apprentie. Mais elle est extra, je l'adore. Vous le verrez pendant la saison, elle est exceptionnelle. Ma brigade a été exceptionnelle de toute façon (rires).
"J'ai déjà engagé d'anciens candidats de mes émissions"
Il paraît que vous avez déjà engagé dans vos restaurants d'anciens participants de "Top Chef" ou de "Cauchemar en cuisine".
En effet.
Cela représente combien de personnes ?
De "Top Chef", quatre personnes et de "Cauchemar en cuisine", une personne. Et j'en ai peut-être une deuxième qui va arriver d'un autre "Cauchemar". C'est une émission qui n'a pas encore été diffusée. J'ai rencontré un gamin incroyable, qui a eu une histoire incroyable. Je l'ai retrouvé il y a quelques semaines sur un autre tournage de "Cauchemar en cuisine", dans une école où il faisait son apprentissage et je lui ai renouvelé mon intérêt pour qu'il vienne à Bordeaux (où le chef a un restaurant, ndlr). Il en a envie, donc dès qu'il est prêt, dès qu'il a fini son apprentissage, je le prendrai dans mon restaurant.
Comment procédez-vous pour ces recrutements atypiques ?
Ce n'est pas moi qui les débauche, c'est un échange, une discussion. Pendant les tournages, j'ai largement le temps de discuter avec les gens. J'attache beaucoup d'importance aux gens que je rencontre et si ça peut aller plus loin, au-delà d'une émission de télé, ça m'intéresse. Je ne suis pas que sur un programme, il y a une suite derrière. C'est comme cela que je vois les choses.
Lors de la conférence de presse de présentation de la saison 10 de "Top Chef", Michel Sarran a confié que l'après-émission avait été difficile à vivre pour certains candidats. Avez-vous été témoin de ce phénomène ?
Oui. Je les préviens, je leur dis de m'appeler en cas de besoin. Que ce soit sur "Objectif Top Chef", "Top Chef" ou "Cauchemar en cuisine", je fais toujours des debriefs en fin de tournage pour leur expliquer ce qui va se passer, ce à quoi il vont devoir faire face, comment ils vont devoir se comporter. Ca fait partie des choses que je pense pouvoir amener aux candidats.
"Personne n'est préparé à être connu"
Quelles difficultés peuvent rencontrer les anciens participants ?
La médiatisation. Elle peut être dangereuse, il faut la maîtriser, canaliser, garder les pieds sur terre parce que ça peut vite partir en toupie. Personne n'est préparé à être connu. Eux ils sont jeunes en plus, ils n'ont pas d'expérience.
Avez-vous déjà envisagé de faire un "Cauchemar en cuisine" en duo avec le chef Gordon Ramsay (l'émission de M6 est l'adaptation du format britannique présenté par le chef, ndlr) ?
Déjà, je crois que Gordon a arrêté son émission (en 2014, ndlr). J'ai eu l'occasion de le rencontrer mais non, ce n'est pas prévu.
Qu'avez-vous pensé des critiques de Monica, ancienne participante de "Cauchemar en cuisine" qui, sur le plateau de "Touche pas à mon poste" il y a quelques mois, a porté des accusations graves contre la production, critiquant en substance le montage de l'émission ?
Je n'en pense pas grand chose. Entre le discours qui est tenu pendant et après... Moi je sais ce qu'elle m'a dit, elle est même venue me voir à Bordeaux, elle a tenu un discours qui était très différent, c'est dommage, mais ce n'est pas grave. J'ai vu beaucoup d'autres restaurateurs qui sont dans un esprit différent, positif. Les 76% de réussite de l'émission ne sont pas un hasard non plus. Il ne faut pas oublier qu'on part de très loin à chaque fois donc je suis très satisfait des résultats réalisés. C'est vrai que des fois ça ne marche pas, pour x raisons, mais c'est comme ça.
"'Cauchemar à l'hôtel' ne reviendra pas"
A-t-on une chance de revoir un jour à l'antenne "Cauchemar à l'hôtel", dont la dernière diffusion remonte à 2014 sur M6 ?
Non, c'est très long à faire. Aujourd'hui, j'essaie de gérer mon temps entre mon restaurant, ma table gastronomique étoilée et un projet que j'ai sur Bordeaux, tout cela avec la télévision en parallèle. Il faut donc arriver à équilibrer.