"J'imposerai aux dirigeants des entreprises publiques un écart maximal de rémunérations de 1 à 20", avait déclaré François Hollande lors de la campagne présidentielle. Chose promise, chose dûe. Un mois après sa prise de fonction, le président a chargé le ministre de l'Economie Pierre Moscovici de plancher sur la question. Un projet a été présenté mercredi en Conseil des ministres et un décret plafonnant à 450.000 euros annuels la rémunération des mandataires sociaux des entreprises dans lesquelles l'Etat est majoritaire devrait être pris avant fin juillet.
Si cette mesure affectera sans aucun doute de nombreux dirigeants des 50 entreprises concernées, les patrons de l'audiovisuel public ont quant à eux estimé que ce plafonnement n'aurait pas d'impact sur leurs rémunérations, rapporte Satellifax. Le PDG de Radio France, Jean-Luc Hees, a ainsi révélé qu'avec son salaire de 12.120 euros nets par mois (auquel s'ajoute une part variable de 20%), l'écart de salaires dans son entreprise correspondait à un ratio de 9,3, loin de l'écart maximal préconisé par la mesure.
Alain de Pouzilhac a fait part d'un écart de 1 à 10 chez AEF (Audiovisuel Extérieur de la France), quand Rémy Pflimlin indique que France Télévisions s'inscrit dans un rapport de 1 à 15. L'audiovisuel public pourrait bien faire figure d'exemple. C'est en tout cas ce que souhaite intimement Pierre Moscovici qui a déclaré que "cette exemplarité dans le public (allait) provoquer un assainissement sur la question des rémunérations dans le privé".